Attendu avec beaucoup d’enthousiasme depuis la rencontre de haut niveau de Pau, en France, le redéploiement de l’armée tant annoncé demeure une épreuve énigmatique. Les réunions de la Commission Technique de Sécurité se succèdent sur le sujet mais le bout du tunnel reste encore invisible. Apparemment pour des non-dits.
La toute dernière réunion de ladite Commission Technique de Sécurité s’est achevée vendredi et tablait sur la journée du 1er Février pour entamer le débarquement des premiers éléments des forces armées reconstituées dans la ville de Kidal. Le processus devraient s’achever le 10 février prochain, mais ce calendrier, selon toute évidence, ne sera tenu, sans doute à cause de la persistance des mêmes blocages relevés lors de la dernière rencontre. Il s’agit d’un retard dû, entre autres, à des contraintes opérationnelles pour l’acheminement des véhicules ainsi qu’ de besoins encore non comblés d’améliorations sécuritaires à apporter au camp devant accueillir le bataillon. Malgré des conditions de vie assez acceptables pour rendre possible le déploiement, des réserves demeurent par ailleurs du côté du nouveau commandement, lequel insiste sur le dispositif de sécurisation de la caserne en équipant son mirador de projecteurs. Au nombre des corrections à apporter figurent par ailleurs l’équipement du poste de commandement en matériels de bureau ainsi que l’installation de tentes appropriées en adéquation avec les besoins. Ca n’est pas tout. Le redéploiement de l’armée reconstituée pourrait aussi être tributaire de la constructions de nouveaux bunkers protecteurs contre des tirs indirects, sans compter la levée de certaines équivoques afférentes aux proportions de représentativité des parties signataires de l’Accord. Tatillons par ailleurs jusque sur la salubrité du camp, les éléments du bataillon attendu à Kidal ne montrent visiblement pas autant d’enthousiasme que l’opinion malienne quant au retour de l’armée malienne dans la ville qu’elle a été contrainte d’abandonner sous les feux d’un ennemi invisible. Il semble, selon toute vraisemblance, que par delà les blocages d’ordre matériel et opérationnel, le passage de Moussa Mara hante encore les esprits jusqu’à la psychose quoique le bataillon soit constitués à dessein de ressortissants du Nord. Prévue pour ce jeudi, les regards sont donc rivés sur l’ultime réunion de la Commission Technique de Sécurité pour trouver la solution à cet autre obstacle d’ordre psychologique. Il semble, en définitive, que le peuple soit beaucoup plus pressé que son armée de recouvrer la souveraineté du Mali sur Kidal.
Faute de quoi, difficile de compter sur le redéploiement de l’armée pour assurer la tenue des législatives dans les différentes circonscriptions de la 8e région du Mali.
A Keïta
Source: Le Témoin