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Gestion des intrants subventionnés : La mise en garde du ministre de l’agriculture

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«Il n’est plus question que les intrants servent à un moyen d’enrichissement. Ceci n’est plus tolérable, il faut que les mauvaises pratiques cessent», a déclaré le ministre de l’Agriculture Moulaye Ahmed Boubacar, à l’ouverture hier au Mémorial Modibo Keïta, des travaux des concertations nationales sur la gestion de la subvention des intrants agricoles.

En juin 2006, le sommet spécial des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine a adopté les 12 résolutions sur les engrais dénommées «Déclaration d’Abuja sur les engrais pour la révolution verte africaine». La résolution n°1 stipule que les États membres de l’Union africaine doivent augmenter l’utilisation d’engrais de 8 kg à 50 kg par hectare avant 2015. Suite à cette déclaration et face à la hausse des prix des céréales et des intrants (engrais et semences) sur le marché, notre pays a mis en œuvre un plan d’opération riz pour la campagne 2008-2009 appelé « Initiative Riz».

Pour aider nos producteurs à améliorer leur rendement, le gouvernement a initié la subvention des engrais organiques et chimiques, ainsi que les semences hybrides du maïs, du riz, du blé, du sorgho, du mil et du coton. À cela s’ajoute la subvention de 50% des équipements comme les tracteurs, les motoculteurs, les mini-rizeries, les batteuses, les décortiqueuses et les groupes motopompes. La réalisation de cette volonté, selon Moulaye Ahmed Boubacar, s’inscrit en droite ligne de la vision prônée par les hautes autorités de faire du Mali un pays émergent où le secteur agricole devra jouer un rôle central.

Cependant, le ministre a déploré des insuffisances liées à la gestion de ces intrants subventionnés. L’approvisionnement des producteurs en intrants agricoles est confronté à certaines difficultés majeures qui sont, entre autres, l’insuffisance de couverture des besoins en engrais pour tous les producteurs de certaines cultures subventionnées dans certains bassins céréaliers (riz, maïs, mil, sorgho), la faible appropriation de la distribution électronique des engrais (E-voucher) et cela malgré trois années d’expérimentation, la multiplicité des outils de gestion, la faible prise en compte de l’orientation de la subvention suite aux différentes réflexions et études réalisées.

Malgré les efforts consentis par les autorités pour améliorer la distribution de ces intrants, les difficultés persistent. Pour une solution définitive, les acteurs ont initié ces concertations sur «le mécanisme de gestion de la subvention des intrants agricoles».

Durant trois jours, les organisations paysannes, la société civile, les partenaires techniques et financiers impliqués dans la distribution des intrants vont dégager ensemble une solution durable, inclusive et appropriée pour la gestion des intrants. Ils vont également échanger sur les modes de distribution pour faciliter l’accès des producteurs à ces intrants afin de booster la productivité agricole et contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire dans notre pays.

Le ministre Moulaye Ahmed Boubacar a assuré que les décisions issues de ces concertations seront mises à la disposition de tous les acteurs pour une application stricte.

Anne-Marie KEITA

SourceEssor

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