La Synergie ou syndicats signataires du 15 octobre 2016, a entamé une grève de 20 jours à compter du lundi 17 février 2020, et cela après l’échec des négociations avec le Gouvernement qui n’a pas bougé d’un iota de sa position initiale, celle d’accorder seulement 3, 77% en lieu et place de 20% auxquels les enseignants ont droit. Malgré le plaidoyer fait par la commission de médiation auprès du gouvernement, sa position n’a guère changé.
C’est face à cette intransigeance de Boubou à ne rien céder que les enseignants ont décidé d’appliquer leur mot d’ordre de grève. Le Mali s’achemine vers une année blanche dans une indifférence totale des parents d’élèves, des élèves et de tout le peuple malien. IBK va-t-il accepter d’assumer cette lourde responsabilité, celle de voir s’effondrer l’école et cela face à l’histoire et à son peuple ? Où est l’opposition, dont le rôle est non seulement de mener pression sur le gouvernement et de veiller aux intérêts du pays à chaque fois que ceux-ci sont menacés ?
Si le bilan du mouvement démocratique, sur le plan scolaire et universitaire, est globalement mauvais, celui du régime IBK est totalement catastrophique. Le Mali, en six ans de gouvernance sous IBK n’a pas connu une année scolaire et universitaire normale. Alors qu’on croyait trouver les voies et moyens pour sortir du cycle infernal d’années blanches ou tronquées, quand Boubou Cissé a obtenu à l’arraché un accord avec les syndicats des enseignants en 2019, sauvant du coup l’année scolaire et permettant aux syndicats de lever leur mot d’ordre de grève, c’était mal connaitre le régime qui a jusque-là excellé dans le saupoudrage, le pilotage à vue et la non-tenue de ses engagements.
La preuve de cette allégation a été donnée quelques trois mois seulement, quand le gouvernement est revenu sur son engagement en évoquant une crise de trésorerie. Gouverner étant prévoir, pourquoi Boubou Cissé n’a-t-il pas pris toutes les précautions avant d’apposer sa signature, qui a valeur de loi pour les enseignants.
Le Gouvernement ayant montré toutes ses limites, les regards sont tournés vers le Président de la République, lui qui jouit de la légitimité du peuple, pour qu’il trouve la solution à cette crise scolaire qui n’a que trop duré. Si cela devrait passer par la dissolution du gouvernement qu’il ne s’en prive pas surtout qu’il est à son dernier mandat. Il a de bonnes raisons de se débarrasser de ce gouvernement qui n’a pas été à la hauteur de la mission.
Si IBK veut finir en beauté son mandat, il doit s’atteler à la crise sociale. A-t-on besoin de rappeler que plus le temps passe, moins il aura de chances de trouver des solutions et son image en prend un coup. Donc, tout ce qui pourrait lui permettre de redorer son blason, il ne doit pas hésiter à aller vers cela. Pour les trois ans qui lui restent, IBK doit désormais inscrire ses actions dans le cadre de l’amélioration de son image et surtout de son bilan qui sont en deçà de ce qu’avaient espéré des milliers de maliens qui ont voté pour lui en 2013.
En ne résolvant pas la crise scolaire, IBK donnerait raison à ses détracteurs qui lui jettent à la figure son célèbre dicton selon lequel si les enfants de pauvres ne vont pas à l’école, ils seront gouvernés par les enfants des riches, comme leurs pères en ont été par ceux des enfants riches.
En définitive, IBK doit parer au plus pressé car le temps est loin d’être son meilleur allié.
Youssouf Sissoko
Source: Inf@sept