Le Burkina Faso enregistre environ 715 000 personnes déplacées. Dans la région du Nord, la ville de Kaya en accueille environ 200 000. L’Union européenne et ses partenaires leur assurent la distribution d’aliments, mais le flux de déplacés met à rude épreuve ces agences humanitaires sur le terrain.
Ayant fui la commune de Dablo il y a sept mois, Mariam Ouedaogo, 64 ans, et toute sa famille vivent à Kaya grâce aux aliments distribués par le Programme alimentaire mondial (PAM) : « J’en prends pour dix personnes et il faut jongler pour atteindre la fin du mois. Pourvu que les enfants ne dorment pas le ventre vide… »
Sur le terrain, c’est l’association Vision action développement, partenaire du PAM, qui assure la distribution. Boukary Bamogo en est le président : « Chaque personne reçoit 12 kilogrammes de céréales, 3 kilogrammes de légumineuses, notamment des haricots, et 0,75 kilogramme d’huile. Et cette quantité en fait est calculée sur la base de la taille du ménage. Donc, c’est une ration mensuelle. »
2 000 tonnes distribuées en janvier
Au mois de janvier, près de 2 000 tonnes d’aliments ont été distribuées, mais pour plusieurs familles, la situation reste encore difficile. Balkissa Sawadogo est venue d’Arbinda il y a deux mois : « Quand tu reçois la ration pour dix personnes, dans la même semaine tu reçois dix autres personnes. Nous sommes obligés de partager notre ration avec elles. »
Les prévisions sont très vite dépassées. La région du Centre-Nord enregistre aujourd’hui 350 000 personnes déplacées. Et Janez Lenarčič, le commissaire en charge de l’aide humanitaire, promet un effort supplémentaire de l’Union européenne : « La situation est difficile, peut-être grave. Les besoins sont énormes. Cela nécessitera beaucoup de ressources et l’Union européenne est prête à y apporter son soutien. »
Selon les agences humanitaires, la ville de Kaya reçoit de plus en plus de personnes vulnérables.
RFI