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Toumani Djimé Diallo : l’ambassadeur démolisseur

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A-t-il définitivement emménagé au bercail ou sera-t-il de retour à son poste ? Malin qui pourrait dire le prochain point de chute de l’ancien Secrétaire général de la présidence de la République rappelé à Bamako de son poste d’ambassadeur du Mali en France sur fond de scandale diplomatique. Toumani Djimé Diallo – il s’agit de lui – est en effet au cœur d’une controverse suite à un incident inédit entre Bamako et Paris et pour lequel Koulouba a mobilisé illico presto le chef de la diplomatie, Tiebilé Dramé, en vue de recentrer des indélicatesse et écarts verbaux vis-à-vis des forces armées du pays hôte. Lors d’un passage devant la commission «défense» du Sénat français, la semaine dernière, le ministre plénipotentiaire malien s’était prononcé sur tant de sujets dont les tenants de la négociation de l’Etat malien avec les Djihadistes nationaux, entre autres. Mais l’audition d’un diplomate – en même temps que les autres ambassadeurs des pays du G-5 Sahel – aura singulièrement retenu l’attention par des allusions au faible I’impact de la présence française sur la situation sécuritaire au Mali. Toutes choses que l’interlocuteur malien du Sénat français a tacitement rapporté au comportement de la légion étrangère française. «Je vous le dit droit dans les yeux», a martelé Toumani Djimé Diallo, en évoquant des errements de légionnaires présentés par ailleurs comme de grands abonnés aux virées orgiaques dans la ville de Bamako. Intervenu au lendemain dans la foulée d’un nouveau cap dans la lutte contre le terrorisme et à coups de démultiplication des effectifs de Barkhan pour ce faire, la réaction des officiels français ne se point fait attendre. Elle a été vigoureuse à la mesure du malaise que pouvait ressentir un pays constamment meurtri par la perte de soldats sur le front anti-djihadiste sahélien, surtout qu’une brèche est ouverte au travers de grossières contrevérités relevées dans le propos de l’ambassadeur malien. Aucun légionnaire étranger de l’armée française ne séjourne à Bamako, a-t-on tenu à mentionner dans le communiqué en rapport avec la sortie de Toumani Djimé Diallo, par ailleurs tacitement taxes d’intention d’alimenter le sentiment anti-francais chez ses compatriotes.

Comme on le voit, en définitive, l’épisode vient malencontreusement remettre au goût du jour la récente vague soulevée par les manifestations orchestrées contre la présence française au Mali et qui avaient inspiré à Emmanuel Macron une rencontre de haut niveau sur fond de clarification autour de l’intervention française dans le Sahel. L’initiative s’est conclu par un gentlemen agreement et l’incendie annoncé au départ a été éteint de justesse à coups de grandes doses d’eau dans les vins de chaque côté. En plus de s’être montré plus disponible pour le sommet de Pau, le président de la République s’est également employé à démontrer personnellement la marginalité des adeptes du sentiment anti-français au Mali. La dernière tentative en date remonte à sa participation au sommet de l’Union Africaine au sortir duquel IBK a vigoureusement désavoué un député de son parti en le traitant de singleton dont les prises de position confortent plus l’ennemi qu’il ne reflète la tendance réelle de l’opinion malienne. Voilà qu’au même moment où le président malien se défend de toute duplicité dans ses rapports avec la France un autre trublion émerge en destructeur de tous les gages donnés par la plus haute autorité du pays afin de mériter un renforcement de la présence française que traduisent l’augmentation des effectifs, l’intensification des opérations antiterroristes, entre autres. Il ne suffirait probablement pas, pour montrer patte blanche, de se limiter à traiter de marginal l’ambassadeur démolisseur de tous ces acquis.

A KEÏTA

Le Témoin

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