Le gouvernement malien travaille sur le moyen de réduire l’exposition des banques commerciales du pays à la dette de l’entreprise Energie du Mali (EDM), apprend-on d’un rapport d’analyse produit par Moody’s. Fin octobre 2019, la dette de cette entreprise était de 250 milliards FCFA, dont 85 milliards dus sur le court terme et majoritairement détenus par les banques commerciales maliennes.
Il est prévu que 35 milliards FCFA soient régularisés par des paiements directs sur le budget de l’Etat tandis que la gestion des 50 milliards restants à payer n’est pas très claire. On évoque un mécanisme de transfert qui proviendrait d’un emprunt effectué auprès de l’émirat d’Abu Dhabi. EDM devrait recevoir de tels appuis tous les ans, jusqu’au remboursement complet de cette dette.
Pour le moment, la situation est encore gérable pour le gouvernement malien. La dette garantie par le secteur public est assez modérée et il n’y a pas de gros risques sur les équilibres budgétaires. Aussi, le secteur bancaire malien est globalement solide avec des fonds propres représentant à fin juin 2019, 14,2% des actifs du secteur pondéré par le risque. La norme est de 8% actuellement au sein de l’UEMOA. Des remboursements de la dette d’EDM arrangeraient encore bien les choses.
Mais la relation entre le gouvernement et les banques commerciales au Mali est fragile. Le secteur est le principal financeur des emprunts publics sur le marché sous-régional des capitaux. L’encours des titres publics dans le portefeuille de ces établissements financiers était de 678,8 milliards FCFA, selon les analystes de Moody’s.
Agence Ecofin