Vendredi 28 février lors d’une déclaration sur la révision de la liste électorale, le vice-président de l’institution avait annoncé qu’un peu plus d’un million d’électeurs disposaient des mêmes numéros sur leur CIN. L’annonce a suscité un tollé tant du côté de l’opposition que du pouvoir en place.
Depuis six jours, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est accablée tant par l’opposition qui réclame l’annulation de toutes les élections organisées depuis 2018 que par le régime en place qui dénonce à travers ses médias « une volonté de déstabiliser le pouvoir ». Les deux camps réclament même la dissolution de la Commission.
« Si la Céni est accablée de toute part, c’est que cette Céni-là est donc juste et incomprise, transparente. Et la transparence n’est pas au goût de tout le monde », estime Hery Rakotomanana, le président de la Céni.
Une Céni « incomprise » et une déclaration faite dans le cadre de la révision de la liste électorale mal interprétée, poursuit le président de l’institution. Même si plusieurs électeurs ont le même numéro de carte d’identité nationale CIN, le nom, le prénom et la photo restent différents : « L’existence de cette situation n’enlève en rien la sincérité des scrutins qu’on avait organisés jusqu’ici puisqu’au niveau du bureau de vote, on ne vérifie pas justement le numéro des cartes d’identité des personnes. Et une voix, une personne. Ce ne sont pas des votes multiples. L’anomalie maintenant, c’est au niveau de l’administration. »
Le ministère de l’Intérieur en charge de la délivrance des cartes d’identité a dit douter des chiffres de la Céni. Le ministre Tianarivelo Razafimahefa avait indiqué avant-hier qu’il était pratiquement impossible que des numéros de carte d’identité nationale reviennent plusieurs fois. La Céni, elle, maintient que cette anomalie existe depuis 2012, date de la refonte de la liste électorale.
RFI