Accueil Politique Ultimatum de Dicko au pouvoir : A quoi faut-il s’attendre ?

Ultimatum de Dicko au pouvoir : A quoi faut-il s’attendre ?

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C’est la question interdite qu’il faut éviter de poser en ce moment car ça concerne plus fort que le commun des maliens. Dicko a donné un délai au pouvoir en place pour résoudre les problèmes auxquels le peuple est confronté faute de quoi ils vont assumer leur responsabilité.

Depuis le samedi 29 février, le peuple du Mali est entre l’agitation, la peur, l’hésitation et la tension. Le mardi dernier le procureur de la République du Tribunal de grande instance de la commune V a saisi la section d’investigation judiciaire du camp l afin qu’elle remette une convocation à l’imam Mahamoud Dicko. Le motif consisterait de répondre à l’enquête de parquet ouverte contre lui pour menace à l’ordre public.

Mais grâce à la médiation du ministre des Affaires étrangères, la convocation fut reportée et Dicko est accompagné chez par une foule immense. En fait, c’est IBK en personne qui aurait envoyé son ministre des Affaires étrangères pour lui dire de ne pas répondre au juge. Tiebilé Dramé est incontestablement un ministre dont IBK rêvait toujours d’avoir à ses côtés.

Un confrère écrivait qu’il est appelé en catimini à la rescousse pour cette fois-ci mettre la balle à terre avec l’Imam. La proximité du Ministre à la fois avec le Chérif de Nioro et l’Imam Dicko a certainement contribué à calmer les esprits surchauffés des partisans de l’Imam. Mais ce n’est que pour éviter à ce que Dicko soit interrogé par les éléments du camp I et ça ne change en rien à son idée départ. Et Dicko vient de faire voir indirectement ce que les gens ne savaient pas. Le peuple a vraiment le pouvoir de faire changer le cours des choses.

Ce rendez-vous manqué édifie sur ce que veut Dicko de IBK : quitter le pouvoir de lui-même sain et sauf avant aujourd’hui ou alors le faire partir par la force. Ce qui fait entêter Dicko et ses acolytes à leur idée de faire partir le président est que selon plusieurs observateurs, le Mali est détruit et inexistant sur 80% de son espace où rien n’est certain.

IBK allait commettre une grosse erreur, la même erreur il l’a commise à moitié avec Ras Bath : le fait de laisser Dicko être convoqué par le camp I est cette erreur qui avait donné la toute puissance a Ras Bath quand il a été arrêté. Déjà avec la convocation, Dicko vient d’avoir une longueur d’avance non seulement sur tout le gouvernement mais sur IBK. Il vient de récupérer son électorat donné à IBK en 2013 et l’utiliser contre lui. Il vient de faire preuve d’une grande intelligence et de ruse.

Lessiver par les internautes

De l’opinion générale, l’acte de Dicko est salutaire et permet au moins de faire bouger certains pions pour que le régime en place prend les choses plus au sérieux. Mais au-delà de cette catégorie de personnes, des milliers de détracteurs ont pris le soin de le faire passer à tabac par leur bouche. Ils considèrent que Dicko religieux a fait un virage à gauche. Ses invectives consistent à démontrer qu’il a totalement délaissé la voie normale de l’islam et de la religion authentique. Certains affirment clairement que Dicko doit être banni du cercle des imams et guide religieux du Mali parce qu’il incite plus à la violence qu’à la paix. C’est une honte pour le Mali et pour cette noble religion qui est l’islam.

En fait tout porte à croire Dicko est en colère contre le pouvoir en place et il veut coûte que coûte lui rendre la vie impossible à vivre. IBK n’avait pas respecté ses engament pris lors des campagnes de l’élection présidentielle de 2013. Donc naturellement, Dicko se sent trahi et honni par le président, il veut se racheter à tout prix aux yeux des Maliens.

Kaou Djim, l’inflammateur

Le bras droit de Mahamoud Dicko est l’homme tonnerre qui veut assommer tout le monde d’un seul coup de gueule. Au sommet de ses frappes, il commence à abattre la grosse cible qui est l’Etat. Pour lui, « il n’y a pas d’Etat, l’Etat est par terre ». Il saisit toutes les occasions pour s’adresser aux hommes de médias, pressé et agité, on voit clairement que sa colère et sa haine contre le régime en place est sans limite rationnelle. L’impression qui se dégage est qu’il ya une idée de vengeance. Il vient de trouver l’occasion et il ne veut en aucune occasion la rater. Certes, le samedi dernier, l’imam Dicko avait affirmé de son côté que l’Etat est devenu un fardeau insupportable pour les Maliens. » Les deux hommes sont loin d’être les mêmes.

B.M

Source: Le Point

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