Une enquête de la BBC Afrique publiée ce lundi montre comment le bois de rose, abattu en Casamance, au sud du Sénégal, est ensuite acheminé en Gambie où il est exporté en Chine. Ces six dernières années, on estime que 10 000 hectares de forêts ont été abattus alors que des mesures de protection, au niveau national et international, sont en place.
En Casamance, un million d’arbres ont été abattu illégalement, soit un tiers des forêts de la région, selon l’Institut d’Etudes de Sécurité de Dakar. La situation s’est aggravée depuis une dizaine d’années, notamment à cause de l’augmentation de la demande de bois de rose en Chine, où il est très prisé pour la fabrication de meubles de luxe.
Une convention loin d’être respectée
Le bois est transporté de la région de Casamance vers la Gambie voisine pour ensuite être exporté en Asie. Résultat: la Gambie est le deuxième exportateur africain de bois de rose vers la Chine alors que ses forêts sont presque entièrement décimées. La valeur de ces exportations est estimée à près de 300 millions de dollars au cours de ces six dernières années.
Des accords internationaux sont pourtant censés protéger le bois de rose. Le Sénégal et la Gambie sont tous les deux signataires de la convention sur le commerce international des espèces de faunes et flores menacées d’extinction. Une convention qui doit soumettre les pays à une réglementation très stricte sur les exportations. Mais qui, selon de nombreuses ONG, est loin d’être respectée.
RFI