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48 heures avec la Minusma à Gao : la Cité des Askia retrouve son souffle

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La presse a effectué, du 10 au 11 mars 2020, un voyage dans la Cité des Askia, à l’initiative de la division de la communication et de l’information publique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Ce séjour dans la Cité des Askia a permis aux hommes de média de visiter les réalisations faites par la mission onusienne dans le cadre de son mandat, de participer à des patrouilles nocturnes avec la police de la MINUSMA (UNPOL), de faire des entretiens avec des responsables de la MINUSMA, élus locaux, les femmes, les jeunes, les autorités administratives et politiques.

Dès son arrivée, l’équipe de presse a eu droit à un briefing sécuritaire au niveau du Super camp de la MINUSMA de Gao, suivi d’une rencontre avec le chef de bureau local, Oumar BAH. Sous la houlette de la Sénégalaise Yaye SENE, Chargée de l’information publique de la MINUSMA à Bamako et de sa collègue de Gao, l’Italienne Samantha BUONVINO, les hommes de médias ont participé à plusieurs activités, le 10 mars 2020. Il s’agit, notamment, de l’inauguration du QIP Eaux usées dans les périphéries de la ville de Gao sur la route de Djebock et d’une visite de courtoisie à la Radio Naata à Gadey. La délégation a également eu droit à une démonstration de détection des mines au camp du contingent cambodgien.

Situation sécuritaire relativement calme…

Au cours de l’entretien qu’il a accordé aux visiteurs, le chef de Bureau de la MINUSMA, Oumar Ba,  de Gao a développé la situation sécuritaire de la région.

Dans le secteur Est (Gao, Ménaka, Ansongo), a-t-il fait savoir, ce qui inquiète le plus, c’est Ansongo, Watagouna, Labbezanga. « Avec le départ des FAMa, les populations ont quitté ces zones, ce qui risque d’avoir un impact sur les élections », a-t-il dit. Selon lui, ce départ de l’armée malienne du camp de Labbezanga a été mal compris par les populations. Toutefois, a-t-il rassuré, les FAMa vont bientôt retourner dans la zone en position de force. « En attendant, la MINUSMA y mène régulièrement des patrouilles. Au niveau de Gao, la situation sécuritaire est relativement calme. Le dernier acte terroriste dans cette localité remonte à juillet 2019 », a souligné Oumar Ba.

Toutefois, il précise que les actes de criminalité continuent avec des braquages et autres attaques à main armée.

Par ailleurs, Oumar Ba a réaffirmé le soutien de la MINUSMA pour le processus de DDR (démobilisation, désarmement et réinsertion) accéléré. À ce niveau, il a précisé que le bataillon des FAMA reconstituée est déployé aussi à Gao et que ce bataillon peut aider à ramener la sécurité dans la ville. Aussi, le chef de Bureau de la MINUSMA a rappelé que la MINUSMA a pour principale mission d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Alors que la Cité des Askia était connue, dans un passé récent, pour ses nombreuses manifestations contre les forces internationales, notamment la MINUSMA, le chef de bureau s’est réjoui de la révolution du temps des relations tumultueuses.

Des patrouilles nocturnes dissuasives

À Gao, a fait savoir Mme Samantha BUONVINO, chargée de l’information publique de la MINUSMA, la force onusienne effectue huit patrouilles (diurnes et nocturnes) par jour afin d’assurer la sécurité des  populations. Ce 10 mars 2020 aux environs de 19 heures, les hommes de médias, gilet pare-balle sur les torses, casque sur la tête, ont pris place dans les blindés équipés de caméras nocturnes de la police du contingent bangladeshi pour une patrouille nocturne qui a pris fin aux environs de 21 heures sans incident.

À 19 heures, la patrouille a quitté le Super-camp en direction de la Place de l’indépendance de la ville. Au rond-point du gouvernorat, la patrouille a mis le cap sur la sortie de la ville vers Bourem. Sur une route nouvellement bitumée en deux voies aller-retour, l’imposant dispositif sécuritaire a fait le tour sans encombre. De retour, la patrouille a bifurqué au niveau du rondpoint de la dibiterie Moha pour faire un tour dans le quartier ‘’Château’’ où pullulent de nouvelles constructions parfois anarchiques.

Inauguration de la Case de la paix

L’un des temps forts de ce voyage de presse a été, ce mercredi 11 mars 2020, l’inauguration de la Case de la Paix. Financée par le Fonds de consolidation de la Paix, le Projet d’appui au relèvement économique des femmes de la Case de la Paix, à travers la valorisation des produits artisanaux. C’était en présence des représentants des pays contributeurs, notamment la Norvège, le Danemark, l’Allemagne, le Japon, etc.

L’objectif de ce projet est de soutenir la participation des femmes et des jeunes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Située dans l’enceinte de la Direction régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille au quartier ‘’Château’’, la Case de la Paix de Gao est composée de magasins et de toilettes. C’est aussi la formation des femmes sur la transformation et la gestion des déchets. Ce projet a été financé à hauteur de 26 millions de FCFA par la MINUSMA et permet notamment aux femmes victimes de violences sexuelles et à celles basées sur le genre d’avoir accès à la justice et à la sécurité dans le processus de consolidation de la paix au Mali. Aussi, il s’agit d’un appui au renforcement des capacités de résilience aux conflits des jeunes et des femmes dans la région de Gao.

Bassin de décantation des eaux usées

Sur place, l’équipe a été également témoin de cérémonie d’inauguration du nouveau bassin de décantation des eaux usées de la ville de Gao le 10 mars 2020. D’une capacité de stockage de plus de dix mille litres, l’infrastructure a été également financée par la MINUSMA à hauteur de plus de 26 millions FCFA. Ce projet est le résultat du partenariat renforcé entre la MINUSMA et la Commune urbaine de Gao. Les travaux ont été exécutés par l’ONG AADIS. Initié par la Commune de Gao, le projet s’inscrit dans le cadre de son plan stratégique et vise à améliorer les conditions de vie et de santé des habitants.

Gao, une ville lumière…

Les habitants de Gao viennent de voir un vieux rêve réalisé : l’électrification de la ville par des lampadaires solaires. Grâce à la coopération entre le Nordic International Support Foundation (NIS), le programme multibailleurs Energising Development (EnDev) auquel la coopération allemande contribue et avec les efforts communs sur place, la ville de Gao a bénéficié de lampadaires solaires.

En marge de la visite du chantier d’implantation des lampadaires solaires ce mercredi 11 mars 2020, le maire de la ville, Daka Boubacar, s’est réjoui de cette initiative qui contribue, à son avis, à la stabilisation.

À notre passage, dix-huit lampadaires ont été installés par la Nordic International Support Foundation (NIS). Mais ils ne constituent que la première étape d’un projet de 250 lampadaires qui seront installés le long de vingt-cinq rues à travers toute la ville.

De nos jours, il y a 554 lampadaires installés dans la Cité des Askia sur lesquels 410 sont financés par la Coopération norvégienne 72 sont des QIPS (Projet à impact rapide MINUSMA) et 72 autres sont financés par la coopération allemande. Les lampadaires vont s’allumer de 18 heures à 6 heures du matin grâce à un système intégré.

Face au succès enregistré par ces actions, la MINUSMA a emboité le pas au partenaire norvégien. Aussi, à partir de la semaine prochaine, les feux tricolores seront installés dans huit intersections de la ville, ainsi que trente-deux panneaux de signalisation.

A. o

Source : Ziré

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