Le projet de révision constitutionnelle voulu par Alassane Ouattara a été adopté mardi 17 mars par les parlementaires réunis en Congrès à Yamoussoukro. Il est rejeté par l’opposition qui s’est retiré des travaux la semaine dernière. Le texte doit être promulgué ce mercredi.
246 voix pour, 2 contre. Pour être adopté le texte devait être voté par les deux tiers des 344 députés et sénateurs en fonction. C’est donc chose faite.
Le texte contient deux réformes principales. D’abord, il supprime le « ticket » président / vice-président. Ce dernier sera donc nommé par le président élu, et non pas élu avec lui lors de la présidentielle comme le prévoyait la Constitution de 2016. Un mécanisme qui est donc abrogé sans avoir été appliqué. L’opposition dénonce un manque de légitimité du vice-président dans cette configuration. Le pouvoir répond que le vice-président sera un élu, maire ou député par exemple.
Autre réforme : le mandat en cours des parlementaires sera prolongé le temps que des élections législatives et sénatoriales puissent être organisées, après l’échéance inscrite jusqu’alors dans la Constitution, à savoir fin décembre 2020. « L’organisation d’élections parlementaires avant le 31 décembre n’est pas possible », avait expliqué Alassane Ouattara au Conseil politique du RHDP la semaine dernière.
L’opposition, qui n’aurait pas pu mathématiquement empêcher l’adoption, n’a pas pris part au vote. La semaine dernière, ses trois groupes parlementaires avaient en effet claqué la porte des travaux qu’il qualifiaient de « mascarade », dénonçant un « passage en force » d’Alassane Ouattara qui aurait dû, selon la présidente du groupe Vox Populi Yasmina Ouegnin, choisir la voie référendaire.
RFI