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40 Ans après la mort d’Abdoul Karim Camara–Cabral: Le mensonge d’État pèserait-il toujours sur le poids des ans ?

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Est-il encore besoin, de célébrer l’anniversaire de la mort du leader estudiantin de l’UNEEM tué en 80 si aujourd’hui encore personne n’est en mesure de dire aux Maliens notamment aux membres de sa famille qu’il n’a jamais été enterré à Lafiabougou, mais beaucoup plus loin de la capitale. À Gao, dans les environs de l’Aéroport.

Les autorités de la transition démocratique euphoriques de leur victoire révolutionnaire sur le régime du général Moussa Traoré, avaient laissé entendre, que le leader estudiantin Abdoul Karim Camara dit Cabral décédé des suites de violents sévices corporels à l’école de police, avait été enterré au cimetière de Lafiabougou. Une délégation conduite par un sous-officier mandaté par le chef de la Transition, le Colonel Amadou Toumani Touré, en son temps en ce lieu, et une tombe avait été désignée comme étant celle de Cabral. Fort de la confiance dont il jouissait auprès  des Maliens en ce temps-là, la supercherie avait passé avant qu’elle ne se fasse rattraper quelques années après, et comment!

Faux et absolument faux, Cabral n’a jamais reposé ici à Bamako

Voilà la cruelle vérité que les Maliens ne devraient jamais savoir à moins que la proche famille, elle, n’ait été approchée pour révélation. Sinon, au tout début des années deux mille, un officier –pilote de l’armée de l’Air, celui-là même qui avait transporté la dépouille de Cabral s’était confié à notre rédaction, un bihebdo fort apprécié. L’aéronef funèbre avait décollé de Bamako en début d’après-midi pour Gao où une tombe était déjà prête. Après les protocoles d’usage et autres salamalecs, le corps de Cabral a été enterré en catimini en ce lieu-là. Resté plus tard que de raison, l’aéronef rebroussa chemin en atterrissant à Sevare-Hambodedjo ou l’appareil et son équipage passèrent la nuit, l’appareil n’ayant pas d’autorisation  de vol nocturne. Le lendemain matin, toujours selon notre confident, l’appareil arrivera à Bamako comme si elle n’avait jamais décollé pour une si funeste mission.

Le crime, le mensonge et la duplicité

Cabral a été tué pour avoir conduit un mouvement estudiantin qui en voulait au régime de l’époque, ses méthodes de gouvernance. Mais jamais, la révolution qui arrivera une dizaine d’années plus tard n’en avait fait son problème. De vérité, un seul gros et humiliant gros mensonge, le cimetière de Lafiabougou, là où, il n’avait jamais été. Des procès pour la manifestation de la vérité, il n’en aura certainement plus jamais. Tous les ans, on se contente de marcher jusqu’au monument érigé en sa mémoire. De Discours creux, des incantations macabres et déshonorantes. L’information que nous avions publiée dans les colonnes de ce bihebdo en cette année-là a été rapportée aux dirigeants de l’AMSUNEEM composée de ses amis et camardes de l’époque. Mais qu’ont-ils fait de cette grosse piste ? Rien, à moins que… Cabral, notre ainé, repose en paix puisque la vérité officielle ne viendra plus jamais même si elle est connue depuis. Et d’ailleurs, qui est retourné au cimetière de Lafiabougou depuis la révélation de ce bi hebdo? Personne.

Cheick Alpha Sow

Source : Le Combat

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