À Ouatagouna, dans le cercle d’Ansongo, les populations sont sommées par des hommes armés de ne pas voter le 29 mars prochain pour l’élection des députés. Ces groupes armés menacent de représailles aux contrevenants.
Le scrutin législatif est prévu pour le 29 mars 2020 prochain. En attendant, les candidats sont en campagne. Mais dans plusieurs localités l’incertitude plane sur le processus. Pour cause, l’insécurité et l’absence de l’État dans ces zones. Les mêmes menaces ont contraint les candidats de se terrer chez eux dans la Bankass et à Koro.
Cette fois-ci la menace est plus vive dans la localité de Ouatagouna dans le cercle d’Ansongo. Là, les groupes terroristes ont passé un message clair, il y a quelques semaines. Dans ce communiqué, ils mettent en garde ceux qui oseront aller voter les 29 mars ; en clair pas d’élection. Cette menace est prise au sérieux par les populations.
«Nous n’allons pas risquer nos vies pour aller voter sans la présence permanente de l’armée pour nous sécuriser »,a affirmé le président de la Coalition des ressortissants de Ouatagouna, Youssouf Yehiya joint rapporté par LeJalon.
Dans la même zone, notre interlocuteur rappelle qu’en début février « ils ont assassiné le 1er conseiller du chef de village de Ouatagouna et le directeur d’école de la localité ». Une scène illustrative pour lui, de la dégradation de la sécurité sur laquelle les autorités régionales ont été interpellées en vain. Bien avant ces assassinats, affirme M. Yehiya, les différentes communautés ont alerté le pouvoir sur la situation. Depuis, regrette-t-il, aucune mesure de sécurisation de la population n’a été prise, a rapporté le journal en ligne.
Ce qui a finalement contraint beaucoup de personnes à vider cette localité. Les responsables administratif, politique ou coutumier ont abandonné la zone pour aller soit à Gao, Ansongo ou au Niger. « Pour eux, c’est la seule alternative pour échapper au diktat de ces groupes armés », rapporte le même journal.
Dans ce contexte avec les annonces de représailles contre les individus qui vont voter le 29 mars, l’ensemble de la population de la communauté a tenu une assemblée générale le 11 mars dernier à Gao. « Les 5 villages et 16 fractions étaient tous représentés. À l’issue de cette rencontre, la Coalition a décidé de poser ses conditions de participation à ce scrutin. Et nous avons informé le préfet d’Ansongo de la nouvelle, à travers une lettre d’information », rappelle le président. Les populations ne veulent pas prendre un risque dans la mesure où le gouvernement n’est pas prêt à les sécuriser.
K. Komi
LE COMBAT