De nouvelles allégations de fraudes agitent le secteur de l’éducation en République démocratique du Congo (RDC). Presque tous les ans, des centaines d’enseignants fictifs sont débusqués et rayés des listes de paie. Mais selon un élu du camp présidentiel, la fraude serait aujourd’hui massive. Elle ne concernerait pas seulement les enseignants mais également des écoles, prises en charge par le Trésor public en cette première année de gratuité, mesure-phare du président Félix Tshisekedi.Le député congolais Tony Mwaba affirme détenir des fichiers pour prouver ses allégations. Il assure les avoir obtenus de certains cadres administratifs et même de partenaires de l’État. Ce député de la majorité estime le nombre d’écoles fictives à plus de 2 000 à travers le pays. Et pour lui, ces fraudes sont facilitées par le Service de contrôle de la paie des enseignants (SECOPE).
Selon ce député du parti présidentiel, l’UDPS, les fichiers comprendraient des noms de personnes qui n’existent pas mais aussi des militants de partis politiques ou des gens dont le métier n’a rien à voir avec l’enseignement. Interrogé, le ministre de l’Éducation, Willy Bakonga, reconnaît que cette pratique peut exister.
Agent « véreux »
Il affirme avoir d’ores et déjà débusqué un agent que son cabinet a qualifié de « véreux » auprès de RFI : un fonctionnaire qui selon le cabinet, a « subtilisé » un arrêté pour créer 80 écoles fictives. Le ministre assure avoir lancé une enquête dont les résultats seront validés par un audit de la Banque mondiale.
Pour le député Tony Mwaba, l’affaire ne se limite pas à une question de détournements. Il rappelle que les écoles fictives pourraient aussi servir de centres de vote et éventuellement faciliter la fraude au moment des élections.
RFI