Le silence du président Paul Biya face à la crise du coronavirus suscite la polémique au Cameroun. C’est son Premier ministre qui a annoncé les mesures de lutte contre l’épidémie. Lui ne s’est pas encore exprimé, contrairement à ses homologues des pays voisins. Et cela fait réagir au point de susciter une passe d’armes verbale entre plusieurs figures du parti au pouvoir et l’opposant Maurice Kamto, qui a lancé un ultimatum au chef de l’État afin qu’il s’implique « personnellement » dans la gestion de cette crise sanitaire.
La réplique de la garde rapprochée…
Depuis, les poids lourds du parti au pouvoir se succèdent pour riposter. Des propos « honteux », écrit Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du RDPC sur Facebook, accusant Maurice Kamto d’utiliser le « coronavirus comme munition politique ».
« Paul Biya n’est pas un autocrate, il sait déléguer et a donné des instructions précises », explique de son côté, Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du parti dans un argumentaire de six pages où il rappelle également que Paul Biya s’est exprimé sur la pandémie sur son compte twitter le 17 mars. « Lui (Biya) se sert avec virtuosité des moyens modernes de communication », poursuit Fame Ndongo.
Lundi soir, selon le ministère de la Santé, 142 cas confirmés de Covid-19 ont été recensés au Cameroun, dont une dizaine de guéris et 6 décès. Le ministre de la Santé annonce le lancement prochain d’une campagne de test au coronavirus dans la ville de Douala. Des équipes dédiées effectueront du porte-à-porte dans la capitale économique du 2 au 6 avril, assure le ministre. L’opération pourrait être étendue à d’autres régions en fonction de l’évolution de la situation.
RFI