L’avènement des premiers cas de maladie à coronavirus au Mali, a suscité beaucoup d’inquiétude du côté des autorités. En effet, des mesures de prévention ont été recommandées aux populations en vue d’éviter la propagation de la pandémie. Mais ces mesures de protection sont royalement ignorées par certains acteurs du transport en commun. C’est le constat que nous avons fait ce 31 mars 2020 en Commune VI du district de Bamako, dans quelques gares de transport routier.
Le nombre de transport urbain et interurbain par tricycle ou quadricycle à moteur est limité sur toute l’entendue du territoire national du Mali. Telle est la nouvelle mesure prise par un arrêté conjoint du ministère en charge des Transports. Mais cette nouvelle mesure semble être ignorée par certains transports sur le terrain.
Hier mardi matin à la gare routière de Sogoniko, le constat était surprenant. Certains continuaient de se serrer les mains. Même s’il y avait quelques dispositifs de lavage des mains, en somme, les habitudes n’ont pas changé du côté des transports en commun. A notre micro, des personnes que nous avons interviewées estiment « qu’avant que les autorités prennent de mesure pour les transports urbains en commun, ils doivent réfléchir d’abord même si c’est pour notre santé ».
D’autres vont jusqu’à dire que le coronavirus ne peut pas changer leurs habitudes, ils continueront de se serrer la main et charger leur cars et véhicules comme avant.
« Avec ce couvre-feu en cours et les nouvelles mesures prises par les autorités, nous sommes vraiment obligés de respecter certaines choses. Mais dire que les transports en commun doivent limiter à 12 personnes me parait bizarre. Les transporteurs paient les recettes. Et tant que ces recettes ne seront diminuées nous ne pouvons pas respecter ces consignes des autorités. C’est à travers ça que nous arrivons à nourrir nos familles », fulmine un chauffeur.
Autre lieu, même constat dans plusieurs Sotrama de la place. Aucun dispositif n’est prévu pour se désinfecter, ici les consignes du ministre en charge des Transports sont foulés au pied par les conducteurs de Sotrama.
En revanche, chez les compagnies de transport CMT, des mesures sont prises. Nous y avons vu des dispositifs de lavage des mains, du gel hydro alcoolique. Aussi, les passagers subissent une prise de température avant d’embarquer. Pour un agent de cette compagnie, « la salle d’embarquement et l’intérieur du bus sont désinfectés ». Il précise aussi que les bus de sa société sont équipés de systèmes d’extraction d’air, et les chauffeurs ont pour consigne de l’activer pour permettre le renouvellement de l’air dans le bus. Toutefois il ajoute que « des dispositifs de lavage des mains sont disponibles et obligatoires pour chaque passager. Et l’accès dans le car est conditionné à la prise de température ».
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