Depuis l’enlèvement, le 25 mars dernier, de Soumaïla Cissé et de sa délégation, par de présumés djihadistes proches d’Amadou Koufa, dans le cercle de Niafunké où il était en campagne pour les législatives du 29 mars, les notables de son fief électoral sont à la manœuvre pour obtenir sa libération.
Parmi eux, un élu de son parti, le maire de Koumaïra. Amadou Kolossi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, conduit les négociations avec les ravisseurs du leader de l’URD.
Selon nos informations, il dispose de solides relations au sein des djihadistes, qui écument le cercle de Niafunké. Il est épaulé, ajoutent nos sources, par plusieurs notables de Niafunké, décidés à obtenir la libération du chef de file de l’opposition.
Les négociations s’annoncent prometteuses
Alors que Soumaïla Cissé et sa délégation quittaient Saraféré pour Koumaïra, localité située à une vingtaine de kilomètres de là, mercredi dernier, en début d’après-midi, ils tombent dans une embuscade tendue par des hommes armés. C’était à quelques encablures de Saraféré.
Des coups de feu éclatent. Mohamed Cissé, garde du corps de Soumaïla Cissé, qui tentait de s’opposer au rapt de son patron, essuie un tir à bout portant. Il est mort sur le coup.
Deux autres membres de la délégation sont blessés. Une information, non encore confirmée, annonce que Soumaïla Cissé aurait été blessé au doigt, au cours de la fusillade.
Selon nos informations, Soumaïla Cissé est bien traité par ses ravisseurs. Et les discussions, entre les négociateurs et les ravisseurs, s’annoncent prometteuses.
Au cours de la conférence de presse, tenue le lendemain par Me Demba Traoré, chargé de communication de l’URD, il annonce que « six membres de la délégation de Soumaïla Cissé ont été retrouvés ».
Il s’’agit, notamment, du corps inanimé de son garde du corps, des deux blessés et de trois autres membres de sa délégation, déclarés indemnes.
De son côté, le gouvernement malien annonce, dans un communiqué lu à la télévision nationale, que toutes les mesures sont prises pour ramener le chef de file, sain et sauf, dans sa famille.
Deux jours après, c’est à dire vendredi, un enregistrement audio est posté sur les réseaux sociaux. Une voix, non encore authentifiée par les services de sécurité, et se réclamant de la Katiba-Macina d’Amadou Koufa revendique l’enlèvement de Soumaïla Cissé.
Les négociateurs confiants
Pour sa libération, la voix réclame la libération de plusieurs membres de la Katiba-Macina attendant leur jugement dans les prisons maliennes. Mais aussi, une rançon, dont le montant n’a pas encore été précisé.
Avec à leur tête, Amadou Kolossi, maire URD de Koumaïra, les négociateurs entendent mettre tous les atouts de leur côté pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé.
Au rang des arguments qu’ils entendent développer, le fait que Soumaïla Cissé est le seul vrai opposant d’IBK. Mais aussi, le fait qu’il n’a jamais – du moins, jusqu’au jour de son rapt – participé à la gestion du pays.
A côté de ces arguments, les négociateurs entendent mettre à contribution leurs relations, jugées « solides » au sein de la Katiba-Macina pour obtenir la libération du leader de l’URD, 2eme force politique du pays.
Affaire à suivre, donc !
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé
