Depuis quelques jours, les prix du gel, des masques de protection et du sucre ont pris l’ascenseur, sans que les autorités en charge du commerce ne réagissent.
Le prix du flacon de gel hydroalcoolique est multiplié par trois. Vendu à 1500 Fcfa, avant la menace du Coronavirus (Covid-19), il est aujourd’hui vendu entre 6 500 et 7500 Fcfa. La petite bouteille de 75 ml est passée de 500 à 1000 Fcfa dans des pharmacies à Bamako.
Le kilogramme du sucre est cédé à 600 (par endroits) contre 500 Fcfa avant l’apparition de la maladie. Tout cela au grand dam de la population déjà durement frappée par les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la maladie à Coronavirus.
Face à cette flambée des prix que rien ne justifie, les autorités en charge du commerce et de la concurrence observent un silence de cimetière. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Mohamed Ag Erlaf, n’a pris à ce jour aucune mesure tendant à abréger la souffrance de la population. Même pas un simple communiqué demandant aux commerçants véreux de respecter les prix.
Dans certains pays (certainement plus sérieux), les autorités ont fixé les prix des produits depuis l’usine jusqu’au prix à la consommation. Dans d’autres, les commerçants véreux ont tout simplement été envoyés en prison. Mais, au Mali, rien ! On se demande d’ailleurs s’il y a un ministre du Commerce et de l’Industrie au Mali, tant le transfuge de l’ADEMA-PASJ au RPM brille par son absence.
Le traitement des dossiers laissés par ses prédécesseurs est remis à plus tard. C’est le cas très attendu de l’harmonisation des prix du loyer, qui a été renvoyée aux calendes grecques. De deux choses l’une, soit l’ancien ministre de l’Education nationale donne l’impression d’être dépassé par les évènements, soit il n’aime pas le poste. Il a de toutes les façons atteint ses limites, puisque incapable de réagir face à l’augmentation vertigineuse des produits. Dans l’un ou l’autre cas, Mohamed Ag Erlaf doit tirer les conséquences de cette situation.
Nommé depuis le mois de mai 2019 à la tête du département du Commerce, le ministre Ag Erlaf n’a jamais pris la mesure des choses. « On n’a l’impression qu’il n’en a cure des problèmes des Maliens », se désole un citoyen qui ajoute que personne n’a entendu le ministre du Commerce piper un mot pendant toute la période de la pénurie du gaz.
C’est également le même comportement qu’il a adopté face à la hausse du prix du ciment. L’augmentation du prix du gel, des maques et du sucre ne saurait alors le tirer de sa torpeur. La fin du calvaire des Maliens n’est donc pas pour demain.
Abdrahamane SISSOKO
Le Wagadu