Le Premier ministre britannique Boris Johnson se trouve mercredi dans un état “stable” pour sa troisième journée en soins intensifs, où il se bat contre le nouveau coronavirus qui a tué près de 6.200 personnes au Royaume-Uni.
“Le Premier ministre demeure cliniquement stable et réagit au traitement”, a indiqué un porte-parole du dirigeant de 55 ans à la mi-journée.
“Il a un bon moral” et n’a pas été placé sous respirateur, après avoir reçu de l’oxygène, a précisé la même source, refusant de commenter les informations du Times évoquant une baisse de la fièvre persistante qui avait justifié son admission à l’hôpital londonien St Thomas, dix jours après avoir été diagnostiqué contaminé au Covid-19.
L’hospitalisation dimanche du charismatique mais clivant dirigeant conservateur de 55 ans, puis son transfert en soin intensifs le lendemain soir, a choqué au Royaume-Uni.
“Ce n’est pas seulement notre patron, c’est aussi un collègue et un ami”, a souligné le chef de la diplomatie Dominic Raab, qui assure l’intérim à la tête du gouvernement, lors de la conférence de presse quotidienne de l’exécutif mardi. Mais il “s’en tirera” car “c’est un battant”, a-t-il ajouté.
Boris Johnson est à ce jour le seul chef de gouvernement d’une grande puissance à avoir été contaminé par le virus, qui poursuit sa progression au Royaume-Uni.
– Prolongation du confinement étudiée –
Le Royaume-Uni a recensé mardi plus de 786 décès en 24 heures, un nouveau record pour le pays, et plus de 55.200 personnes y ont officiellement été contaminées.
Selon une étude publiée en début de semaine par l’Institute for Health Metrics de l’Université de Washington, le pays britannique pourrait déplorer jusqu’à 66.000 morts lors de la première vague de la pandémie, sur un total d’environ 150.000 décès attendus en Europe.
Les autorités britanniques estiment que le pays connaîtra le pic de la pandémie dans les prochains jours, mais craignent un relâchement des mesures de distanciation sociale vu le beau temps alors que se profile le week-end de Pâques.
Il devrait revenir à Dominic Raab la responsabilité de prendre une éventuelle décision de prolongation du confinement, aux conséquences sociales économiques et sociales particulièrement douloureuses.
Mais d’après Downing Street, cette décision interviendra après les trois semaines de confinement initialement décrétées le 23 mars, après moult tergiversations du gouvernement.
Elle sera prise quand le pic sera “passé”, a précisé le secrétaire d’Etat à la Santé Edward Argar sur la BBC.
“Nous sommes à peu près deux semaines derrière la France, quelques semaines derrière l’Italie en termes de chiffres” de contaminations et de décès, avait détaillé mardi le conseiller scientifique du gouvernement Patrick Vallance.
– Narguer le virus –
Ancien maire de Londres, Boris Johnson ne souffre pas d’autre pathologie mais gère des problèmes de surpoids.
Jusqu’à son hospitalisation dimanche, il s’était efforcé de continuer à diriger depuis son appartement de Downing Street, où il était en quarantaine.
La reine Elisabeth II, 93 ans, a transmis un message à sa fiancée Carrie Symonds, enceinte, et à sa famille, lui souhaitant un rétablissement “total et rapide”.
Très populaire après sa victoire aux législatives de décembre lorsqu’il s’est engagé à mettre en oeuvre le divorce d’avec l’Union européenne, Boris Johnson a été néanmoins critiqué pour avoir tardé à adopter des mesures de confinement contre la pandémie. Les sorties restent autorisées, notamment pour faire des courses ou de l’exercice physique.
Boris Johnson avait nargué le virus début mars en se vantant d’avoir “serré la main à tout le monde”, y compris de malades du Covid-19 lors d’une visite dans un hôpital.
Désormais lui-même malade, il a reçu des messages de soutien du monde entier, des prières de Donald Trump aux voeux de Vladimir Poutine.
AFP