Américains et Somaliens ont annoncé, mardi, la mort d’un important membre des shebabs, Yusuf Jiis. Ce dernier a été tué le 2 avril à l’ouest de Mogadiscio, dans une frappe aérienne conduite par l’Africom, le commandement militaire américain en Afrique.
Avec notre correspondant régional, Sébastien Németh
Yusuf Jiis est présenté comme un membre fondateur des shebabs, ayant occupé d’importants postes au sein du groupe. Le général Stephen J. Townsend, commandant de l’Africom, le décrit comme « un chef violent, sans pitié, responsable de nombreux morts »
Selon des experts, Yusuf Jiis aurait notamment participé à des attaques contre des agences humanitaires en 2009.
Récemment, il travaillait avec la Hisba, la police islamique des shebabs, et était devenu membre du Conseil de la shura, la plus haute instance du groupe terroriste. Celle-ci compterait seulement une dizaine de membres chargés de prendre les décisions importantes, de décider de la politique du mouvement, d’envoyer les ordres aux branches régionales, ou encore de nommer les chefs shebabs.
La position de Yusuf était si élevée que le ministère somalien de l’Information a annoncé sa mort en anglais. Mogadiscio l’accuse d’avoir « trahi son pays », ajoutant que son élimination constitue « une défaite majeure pour les shebabs ».
Nombre record de frappes américaines
Les Américains ne cessent de pilonner les islamistes depuis le début de l’année. Ils ont conduit plus d’une trentaine de frappes, un record. Une intensification observée depuis l’attaque contre la base kényane de Manda Bay, le 5 janvier, et la mort de trois Américains.
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Reste que ces bombardements sont controversés. Amnesty les accuse d’avoir tué de nombreux civils. Les États-Unis ont promis un nouveau mécanisme d’analyse des dégâts dont on attend le premier rapport prochainement.
RFI