L’état de santé du Premier ministre britannique Boris Johnson, atteint du nouveau coronavirus, “s’améliore” mercredi mais le bilan de la pandémie s’aggrave au Royaume-Uni avec pour la première fois plus de 900 morts enregistré en 24 heures et plus de 7.000 au total.
Le dirigeant conservateur de 55 ans reste en soins intensifs mais son état “s’améliore”, a déclaré le ministre des Finances Rishi Sunak lors de la conférence quotidienne du gouvernement. Il a pu “s’asseoir sur son lit” et “parler” avec les soignants, a décrit le ministre.
“Il a un bon moral” et n’a pas été placé sous respirateur, après avoir reçu de l’oxygène, avait indiqué plus tôt dans la journée un porte-parole du Premier ministre.
L’admission dimanche à l’hôpital londonien de St Thomas du charismatique mais clivant Premier ministre, puis son transfert en soin intensifs le lendemain soir, a provoqué un électrochoc au Royaume-Uni, où les morts s’additionnent par centaines chaque jour.
Le pays, qui avait tardé à suivre ses voisins en termes de confinement, est désormais l’un des plus violemment touchés en Europe.
Le ministère de la santé a enregistré 938 morts du nouveau coronavirus en 24 heures, un nouveau record. Au total, le SARS-Covid-2 a tué 7.097 personnes au Royaume-Uni et contaminé officiellement 60.733 personnes.
– Aide aux associations –
C’est au ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, chargé de remplacer Boris Johnson, que devrait revenir la responsabilité de prendre une éventuelle décision de prolongation du confinement, aux conséquences sociales économiques et sociales particulièrement douloureuses.
Après avoir décidé d’exceptionnelles mesures de soutien aux entreprises pour qu’elles ne licencient pas leurs employés pendant la crise, le ministre des Finances a annoncé mercredi une aide de 750 millions de livres (856 millions d’euros) pour maintenir à flot le secteur caritatif. Une partie de cette enveloppe, 370 millions de livres, ira à des petites associations locales aidant les personnes vulnérables, en leur apportant par exemple de la nourriture ou des médicaments.
– “Pas incontrôlée” –
Une prolongation du confinement, décrété initialement le 23 mars pour trois semaines, dépendra de données scientifiques “qui ne seront disponibles que la semaine prochaine”, a précisé Rishi Sunak.
Elle semble très probable: les autorités ne cessent de répéter que le pic de la pandémie doit être franchi pour envisager un assouplissement.
Malgré le nombre de morts chaque jour plus important, il y a de “bonnes nouvelles”, avec une diffusion de la maladie qui “ne s’accélère pas de manière incontrôlée”, a malgré tout souligné la professeure Angela McLean, lors de la conférence de presse de mercredi.
“Hier, il y a eu 5.492 nouveaux cas, la propagation du virus ne s’accélère pas et c’est une bonne nouvelle”, a-t-elle déclaré.
Les autorités britanniques estiment que le pays connaîtra le pic de la pandémie dans les prochains jours, mais craignent un relâchement des mesures de distanciation sociale vu le beau temps alors que se profile le week-end de Pâques.
Selon une étude publiée en début de semaine par l’Institute for Health Metrics de l’Université de Washington, le pays pourrait déplorer jusqu’à 66.000 morts lors de la première vague de la pandémie, sur un total d’environ 150.000 décès attendus en Europe.
Jusqu’à son hospitalisation, Boris Johnson s’était efforcé de continuer à diriger le gouvernement depuis son appartement de Downing Street, où il était en quarantaine.
Très populaire après sa victoire aux législatives de décembre lorsqu’il s’est engagé à mettre en oeuvre le divorce d’avec l’Union européenne, il a été néanmoins critiqué pour avoir tardé à adopter des mesures de confinement contre la pandémie.