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Coronavirus: quels résultats pour les essais cliniques en cours ?

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Le Covid-19 n’a toujours pas de traitement. En attendant que la recherche progresse, plusieurs essais cliniques sont en cours dans le monde. Commence-t-on à avoir des résultats ?

Les essais dits « de repositionnement » sont toujours en cours. Ils consistent à utiliser un médicament déjà existant pour voir s’il est efficace contre le Covid-19. C’est la méthode la plus rapide puisqu’elle n’impose pas de développer une molécule en partant de zéro. On a beaucoup parlé de l’essai Discovery en Europe qui teste quatre stratégies antivirales différentes pour freiner voire empêcher la propagation du virus, mais il faudra encore attendre pour avoir les résultats.

Florence Ader est infectiologue à Lyon. Elle pilote l’essai. Elle explique que « C’est une maladie qui est d’évolution plutôt lente, avec une première phase dont on peut considérer qu’elle dure à peu près une semaine, et une deuxième phase qui dure environ une semaine supplémentaire. Si l’on fait la somme de tout cela, on est à J+15. On considère que pour évaluer les thérapeutiques qu’on propose aux patients, c’est 15 jours après l’inclusion dans le protocole », déclare-t-elle. Puis elle détaille : « Cela veut dire qu’on inclut des patients tous les jours, et que le premier point d’évaluation pour chaque patient est 15 jours après. Pour l’analyse globale des 100, 200, 300 premiers patients, il va falloir attendre que chaque patient ait franchi ce cap du quinzième jour. Cela veut dire que pour les premiers résultats, rien ne sera disponible avant la fin du mois. »

Un peu plus de 500 patients ont pour l’instant été recrutés pour cet essai. Il y en aura 3 200 à terme. L’avantage de l’essai est d’être adaptatif : si l’un des traitements expérimentés montrait assez vite son inefficacité, il serait retiré de l’étude. Pour l’instant, quatre stratégies sont testées : le remdesivir, un anti-viral développé contre Ebola, l’association lopinavir/ritonavir, utilisée contre le VIH, cette même association avec des molécules qui stimulent le système immunitaire, et l’hydroxychloroquine.

Du plasma pour stimuler notre réponse immunitaire

Une autre stratégie a été évoquée cette semaine : stimuler notre réponse immunitaire. Les résultats d’une étude chinoise ont été publiés il y a deux jours. Malheureusement elle est restreinte. Elle ne concerne que dix patients, car il s’agit d’une étude pilote. Une preuve de concept qui essaie de déterminer si cela vaut le coup ou non de prendre le temps de s’engager dans une stratégie de recherche. Et pour la peine, cela a l’air de valoir le coup puisque les résultats sont très prometteurs. Il s’agit de plasma thérapeutique.

Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine à Paris vient justement de lancer un essai clinique de plus grande ampleur sur le sujet. « Il repose sur un concept assez simple et connu de longue date pour traiter certaines infections virales sévères qu’est la transfusion de plasma de convalescents. Cela consiste en un transfert d’immunité passive entre un malade qui a guéri de l’infection et qui est donc porteur d’anticorps neutralisants, à des patients qui sont actuellement malades et qui n’ont pas encore fabriqués assez d’anticorps pour combattre le virus », décrit-elle. Puis d’ajouter : « Il y a des résultats préliminaires qui sont assez intéressants à partir de séries de cas de Chine. Et on veut montrer si ce principe-là marche dans un essai un peu mieux construit où on aura des patients qui vont recevoir du plasma et des patients qui seront un groupe témoin qui bénéficiera d’une prise en charge standard. »

Cet essai s’appelle « Coviplasm », 60 patients y sont enrôlés. Les premiers résultats seront aussi connus d’ici la fin du mois. Avec d’autres études complémentaires menées dans le monde, ils confirmeront ou infirmeront les résultats chinois qui montraient après trois jours de traitement une atténuation des principaux symptômes du Covid-19 comme la toux et les difficultés respiratoires. Mieux encore : après sept jours, les lésions sur les poumons commençaient à se résorber. Mais encore une fois, avec seulement dix malades dans cette étude, il y a encore besoin de temps pour la recherche.

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AFP

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