Disons le clairement, le président de la république, Ibrahim Boubacar Kéïta, a été parmi les tous premiers Chef d’Etat a insufflé une aide financière dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Il a annoncé une aide de 6,3 milliard CFA. C’est quand les Etats, par leur président de la république, ont aussi annoncé leurs mesures d’aides à leur population que certains maliens ont oublié l’aide de IBK et d’autres l’ont juste trouvée insuffisante. Les plus pessimistes ont tout simplement douté de la bonne gestion de ce fonds. Dans tous les cas, l’aide de l’Etat est toujours indispensable pour soulager le semi confinement imposé par le couvre feu et le changement des horaires de travail.
Toutes les activités sont au ralenti ou même arrêtées selon les secteurs. Cette situation de mi-léthargie du secteur économique, formel et informel, a amené le gouvernement, à travers le Premier ministre et les départements concernés, a rencontré le Conseil national du patronat, faîtière du secteur de production de biens et services et de commerce. Si les entreprises et les populations ont en commun les charges des factures d’eau et d’électricité qui peuvent être totalement ou partiellement alléger par l’Etat, la garantie des prêts bancaires, le report des charges fiscales et le financement du chômage technique par l’Etat ne peuvent concerner que les entreprises, sociétés ou établissements publics, semi publics et privés. En demandant aux transporteurs de respecter la distanciation, ce qui revient à transporter la moitié de la capacité des véhicules de transport, impose à l’Etat de faire baisser le prix du carburant ou un taux forfaitaire aux compagnies en règle, le manque à gagner sur le prix des billets non vendus. La batterie des mesures de soutien est lourde à supporter pour l’Etat mais c’est le prix à payer.
L’aide publique aux groupes vulnérables en kits de lavage de mains, de gel hydro alcoolique est timide. Elle doit s’étendre aux immeubles qui regroupent une dizaine de ménages avec plusieurs dizaines d’enfants, s’élargir à une réduction de leur facture d’eau et d’électricité à défaut de doter chaque ménage d’une indemnité de subside ou d’un paquet de denrées alimentaires. Les gestes barrières sont vraiment peu suivis par les colocataires et leurs membres. Le geste approprié d’un seul ménage ne prévient pas contre la maladie, l’Etat doit s’impliquer à ce niveau, soit en dotant tous les ménages ou en exigeant du propriétaire, qui généralement ne paye pas de taxes de location à l’Etat, d’installer des kits. C’est l’ensemble de ces gestes simples qui s’avèrent être la réponse à cette pandémie. Ensemble nous gagnons cette guerre.
Les pays voisins ont réagi après nous pour soulager les peines du semi immobilisme et ils sont en avance. Pas qu’ils ont fait ce que nous devons faire, mais c’est indispensable de le faire. Tout ce, qui peut contribuer à réduire les effets de la pandémie sur la santé et le bien être des populations, ne sera jamais de trop. Une aide sur deux ou trois mois doit être envisagée et réalisée. La menace ou la guerre du terrorisme ne touche pas tout le monde directement et dans l’immédiat, elle est une guerre généralement ciblée, mais le Covid 19 peut atteindre tout le monde en tout temps et en tout lieu. Au lieu de craindre l’explosion de la contamination il faut vite briser la chaine. Vis-à-vis de la communauté internationale, les Etats africains peuvent demander un allègement ou une annulation des dettes, ils n’auront pas besoin du soutien intéressé ou désintéressé de quelque pays que ce soit. Les mannes financières consacrées régulièrement au payement de ces créances peuvent servir les Etats africains à aider leur population.
Drissa T. SANGARE
L’Analyse