L’insécurité alimentaire était critique au Mali depuis bien avant l’arrivée du COVID-19 mais avec cette nouvelle donne, la réponse humanitaire va demander plus de moyens pour mener des actions de préventions et de prise en charge des cas de coronavirus. C’est dans cette optique que la coordination des actions humanitaires de l’ONU au Mali a mis en exergue ce tableau noir pour alerter sur la situation alimentaire au Mali.
La coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe a fait savoir dans un communiqué publié le weekend passé que face à cette nouvelle situation alarmante de la crise sanitaire sans précédente que traverse le Monde, le gouvernement du Mali, à l’instar des autres pays touchés par le CVID-19, a pris des mesures restrictives de prévention qui limitent la présence et la mobilité du personnel humanitaire sur le terrain et empêchent des activités comme des distributions d’aide à grande échelle. Sur le plan opérationnel, elle dira que des ajustements sont opérés afin d’accorder la priorité aux interventions autour des actions vitales les plus pressantes qui doivent être poursuivies ainsi que des actions répondant à des besoins urgents en lien avec le COVID-19. Mme MBaranga a indiqué que cette année marque le début d’un cycle de programmation Humanitaire couvrant la période allant de janvier 2020 à décembre 2022. Le Programme de Réponse Humanitaire (PRH) s’inscrit dans une logique de coordination renforcée et alignée sur la planification nationale notamment à travers le cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREED 2019-2023) et selon les nouvelles directives du cadre de coopération des Nations Unies avec le Gouvernement du Mali pour le développement, a-t-elle expliquée. « Le Gouvernement du Mali fait de l’assistance et de la protection des populations vulnérables une priorité. Le Mali reste un pays confronté à des défis humanitaires majeurs que sont les mouvements de populations, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le faible niveau d’accès aux services sociaux de base, la pandémie et les opportunités limitées pour la relance des moyens de subsistance dans les zones affectées par le conflit. Avec l’accroissement continu des besoins humanitaires au Mali, il est aujourd’hui impératif d’intensifier la réponse humanitaire tout en trouvant des solutions adéquates aux causes profondes des vulnérabilités des populations, a dit Mme MBaranga Gasarabwe. De plus, elle a laissé entendre que la communauté humaine est mobilisée aujourd’hui pour soutenir les actions visant à arrêter la propagation du CVID-19 afin de prévenir une aggravation de la situation humanitaire déjà préoccupante avec un quart de la population dans le besoin. A ses dires, les violences liées au conflit ont entrainé le déplacement interne de 218 536 personnes (chiffres publiés en février 2020) contre 84 500 il y a un an. Environ 96% des personnes déplacées internes vivent dans les zones où l’accès à l’eau est inférieur à la moyenne nationale de 68,8% d’entre-elles n’ont pas accès à des abris adéquats. Avec l’insécurité grandissante dans la région de Liptako-Gourma, le Mali accueille depuis le début de cette année plus de 7 500 réfugiés nigériens Burkinabés. A l’en croire, plus de 4 000 réfugiés, dont 2 777 enregistré sont rentrés du Burkina Faso à cause de l’insécurité dans certaines parties de ce pays. Mme Mbaranga Gasarabwe a conclu que le nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère est passé de 548 644 en mars 2019 à 1,3 million en mars 2020. Par ailleurs, 3,6 millions de personnes sont en insécurité alimentaire modérée et pourraient évoluer sous la forme sévère en cas de chocs.
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