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Edito : L’urgence institutionnelle !

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Après un premier tour, le 29 mars, dans un contexte  de pandémie du   Covid-19 et d’insuffisance criarde  de protection des populations et leurs biens par l’Etat sur l’ensemble du territoire national,   les électeurs maliens se  sont encore rendus aux urnes, ce dimanche 19 avril,  pour parachever l’élection des députés. «  Il faut que  le Mali ait des Institutions solides pour qu’après le Coronavirus qu’on  ne nous  dise pas que nous n’avons pas des institutions solides et que l’Etat bascule dans le chaos. Non ! L’Etat Malien sera là débout, digne   dans le vent et avancera.  Nous ne pouvons pas confiner les Maliens, bloquer les Maliens, les condamner à la mort par la faim. Nous avons le devoir de les protéger », a martelé   IBK  à l’issue  de son vote dominical.

En dépit donc du  climat  d’insécurité sanitaire extrême que connaît notre pays,  où le nombre de cas  testés positifs ne cesse de croître  à un rythme inquiétant,  le Chef de l’Etat,  faisant de son leitmotiv  que   la tenue de l’élection des représentants à l’hémicycle  est  une recommandation majeure du « Dialogue national inclusif », qu’elle  était  indispensable pour la stabilité démocratique du Mali,  a pu tenir ses promesses. Si l’on excepte quelques rares ténors, dont Me Mountaga Tall, Sékou Bougadary  Traoré, la quasi-totalité des Hommes politiques n’ont pas  eu à dénoncer  sa tenue.

Il est  une évidence qu’aucun pays africain n’a les moyens de confiner ses populations. Mais afin de  mieux les protéger,  comme le prétend le président de la république, la sage décision de   différer  la date de ces législatives ne s’imposait-elle pas ? Au contraire, IBK  a préféré géré l’urgence institutionnelle en dotant, quoi qu’il arrive, le Mali d’une assemblée nationale que d’œuvrer  à préserver la vie des  braves populations par la reconnaissance de l’urgence sanitaire,  en repoussant les législatives. Le Chef d’Etat y a été visiblement confronté dans  sa logique par   des hommes et femmes politiques peu soucieux de la santé de leurs concitoyens. Ces gens,  habitués d’acheter  la conscience de leurs électeurs, étaient  pressés d’être élus ou réélus députés.  Les plus chanceux parmi eux auront leurs tickets lorsque la Cour Constitutionnelle aura proclamé les résultats définitifs.

Une fois à l’hémicycle, la quasi-totalité d’entre eux-essentiellement des Hommes d’Affaires- vont se devoir se ranger  derrière le pouvoir exécutif en place  afin  d’obtenir des marchés juteux de l’Etat.  De la sorte, ils ne sauraient servir les intérêts du peuple. Quid de leur présence à l’Assemblée nationale ? Naturellement   qu’elle  ne saurait  également permettre à cette représentation nationale du peuple  de devenir une  « institution solide ».

Le système  démocratique dans notre pays est aujourd’hui mal en point. Ça n’est  plus la valeur des programmes politiques encore moins  celle  intrinsèque de l’homme politique qui permet  de recueillir  le plus de suffrages lors d’une élection. Désormais, c’est le poids financier de l’Homme politique qui compte. Il le met à contribution lors des échéances, en distribuant quelques billets de banque et de sacs de vivres  aux électeurs non avisés-malheureusement majoritaires- pour avoir leurs suffrages.

C’est  une évidence qu’aucun pays africain n’a les moyens de confiner ses populations. Mais afin de  mieux protéger les populations,  comme le prétend le président de la république, la sage décision de   différer  la date de ces législatives ne s’imposait-elle pas ?

Gaoussou Madani Traoré

Source : Le Pélican

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