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Nouvelle Assemblée Nationale: nouveau rapport de force ?

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Sur la base des résultats disponibles au niveau des états-majors politiques, le parti Rassemblement pour le Mali (RPM), en attendant les résultats définitifs du second tour des législatives, conserve sa position de 1re force politique avec 43 députés. Il est suivi de l’Adema PASJ avec 23 députés, talonnée par l’URD avec 19 élus de la nation. À part notamment Bamako, Sikasso, le RPM arrive premier dans toutes les autres circonscriptions électorales.

Après le 2e tour des législatives, les regards sont tournés vers les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle et la composition de la future Assemblée nationale. Celle-ci aura la lourde responsabilité de conduire notamment les réformes institutionnelles et administratives qui suscitent de nombreuses controverses au niveau des partis politiques de l’Opposition.

La nouvelle architecture de l’Assemblée nationale

En attendant l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur le second tour des législatives, sur la base des résultats provisoires, les partis de la majorité présidentielle obtiennent la majorité au sein de l’Assemblée nationale.

Ainsi, au regard des résultats des 2 tours, l’architecture de la nouvelle Assemblée nationale de dessine avec une forte présence du pouvoir au pouvoir et ses alliés.  En effet, il reste toujours à confirmer par la Cour constitutionnelle, 17 partis politiques seront représentés dont 5 de l’Opposition. Ces partis de l’opposition sont en occurrence URD, Sadi, LCD, FCD, UFDP. L’ensemble de ces partis totalisent 25 députés sur les 147.

Par ailleurs, les partis politiques de la majorité et ceux signataires de l’Accord politique de gouvernance sont au nombre de 12 formations politiques. Il s’agit en occurrence du RPM, de l’Adema, MPM, ADP-Maliba, Yelema, UDD, Horonya, Parena, PRVM, Um-RDA, CODEM, ASMA. Ils seront représentés par 116 personnes à la représentation nationale.

Comme d’habitude, certains sont élus sous aucune coloration politique. Ceux-ci sont au nombre de 6 personnes.

Donc, dans le cadre de l’exercice du pouvoir, le régime a plusieurs possibilités de manœuvre s’il parvient à garder la cohésion au sein de ses partenaires politiques. Sinon à défaut, il lui sera très difficile de gouverner surtout qu’il est attendu la réforme institutionnelle et administrative.

Quant à l’Opposition radicale menée par l’Union pour la république et la démocratie (URD), elle est en position de faiblesse occupant près de 17% des sièges. Dans ce contexte, ça va être très difficile ces partis politiques de basculer la situation en sa faveur. De même, l’Opposition sera handicapée par l’absence de l’un de ses grands orateurs, feu Mody N’Diaye décédé, il y a plus d’une année.

À côté d’elle, il y a l’opposition modérée composée notamment par le Parena, ADP-Maliba, CODEM, PRVM, Yelema qui sont tous signataires de l’Accord politique de gouvernance. Si cet accord venait à être renouvelé le 2 mai prochain, les élus de ces partis seront au service du pouvoir conformément à la lettre et à l’esprit de ce document politique. En clair, ils seront considérés comme des alliés du pouvoir.

Longueur d’avance du RPM

Dans presque toutes les régions du pays à part la région de Sikasso, le parti RPM a une longueur d’avance sur ses adversaires politiques. Cependant, le parti est loin d’atteindre ses objectifs fixés. En plus de conserver la 1ere place, le parti tablait sur une soixantaine de députés. A Défaut de ces résultats, il est parvenu quand même à conserver sa place de 1ere force politique.  Le parti présidentiel est suivi de l’Adema et l’URD.

En effet, dans la région de Ségou, l’un des grands bastions électoraux du pays, le RPM a eu 7 députés. Il est talonné par l’Adema PASJ avec 3 députés. Les partis ASMA et ADP-Maliba se partagent la 3e position avec chacun 3 députés. URD, Sadi, Parena, PRVM, UDD et une liste indépendante ont chacun 1 député.

 

De même dans les zones de Kidal, Ménaka et Taoudéni, sans partage le parti présidentiel a gagné haut la main dès le 1er tour des législatives. Dans ces localités, le parti a eu 6 députés. En effet, le RPM est le seul parti à avoir des députés dans ces circonscriptions électorales, depuis 2013. Ce qui corrobore certains propos les plus usités selon lesquels dans ces zones, ce n’est pas le militantisme politique. Ici, les responsables politiques sont toujours du côté du parti au pouvoir.

Un peu à l’image de la région de Kidal et des autres cercles des régions du Nord, le RPM a fait un très bon score comparativement à ses adversaires politiques. A part Banamba où le parti a chuté face à l’ADP-Maliba, les résultats sont sans appel. Le RPM a lui seul engrangé 7 sièges dans la 2e région du pays. Ce résultat est aussi dû à l’audace payant de Mamadou Diarrassouba qui a fait gagner 5 députés par le RPM dans la circonscription électorale de Dioila. Ici, l’Adema et l’URD avec chacun un député ont été détrônés par ASMA et ADP-Maliba. Ces deux formations ont eu deux sièges sur l’ensemble de la région.

Idem à Kayes, le parti présidentiel conserve une petite longueur d’avance avec 7 députés. Il est suivi de l’Adema 4 députés, de MPM 4, de l’URD 3. Les autres sièges sont partagés entre ADP-Maliba, le parti Yelema.

Cependant, dans la région de Sikasso, des résultats sont fortement contestés. Mais en se fiant aux résultats provisoires, l’Adema prend la place de 1re force politique de la localité avec 7 députés. Cette zone, depuis quelques années, est confrontée à un problème de leadership entre les différents responsables politiques. Comparativement aux législatives 2013, le RPM perd ce bastion électoral. Ici, des nouvelles forces comme ASMA, ADP-Maliba émergent profitant des querelles de leadership des anciennes figures. Pour l’instant, la CODEM, qui est bien implantée dans la zone, n’a pas encore d’élus, en attendant les résultats définitifs qui confirmeront les tendances disponibles. A Sikasso, le parti a eu 5 députés.

Dans la région de Mopti, c’est encore le trio RPM, Adema, URD qui a eu plus d’élus repartis comme suite : 7 RPM, 4 URD, 3 Adema. Enfin, dans la cite des Askia, le RPM et l’Adema ont tous deux députés. ASMA en a 1.

Les grands absents 

La course à l’élection des députés a été très rude au point que certains partis habitués au processus n’ont pu avoir d’élus. En effet, parmi ces formations politiques qui ont eu du mal à remonter la pente, il y en a qui ont toujours été représentés au sein de l’Assemblée nationale.

Mais pour la 6e législature, qui sera mise en place bientôt après la proclamation des résultats définitifs du 2e tour des législatives, certaines de ces formations ne seront pas au rendez-vous. Il s’agit en occurrence des Fare, du Miria, du MPR, du CNID, du CDS. À l’issu des élections législatives de 2013, ils avaient respectivement 6, 2, 3, 4 et 2 députés. Des moyens, pour eux, d’avoir souvent voix au chapitre. L’absence du MPR et Fare va considérablement affaiblir le poids de l’Opposition dans l’hémicycle. Toute chose qui augmente les possibilités de manœuvre du régime en place.

La nouvelle législature sera marquée par la présence de deux nouveaux partis politiques, à travers la Ligue pour le changement démocratique et de l’organisation Horoya du député Bourama Traoré dit Bananzole Bourama. Si le premier a un député, le second comptabilise 3 élus si l’on s’en tient aux résultats provisoires de ces élections.

Outre les partis politiques, certaines personnalités n’ont pu tirer leur épingle du jeu. Parmi lesquelles, il y a le Dr Oumar Mariko, Mamadou Hawa Gassama, Moussa Timbiné (premier vice-président de l’Assemblée sortante), le Pr Kalilou Ouattara, Bafotigui Diallo, Moussa Diarra. À part Oumar Mariko, Moussa Diarra et Moussa Timbiné qui ont chuté dans leur commune respective, les autres députés n’étaient pas candidats à leur succession.

Par Sikou BAH

Inf@Matin

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