Des éléments des Forces de défense et de sécurité ayant pris part aux opérations de sécurisation des élections législatives, scrutin du 29 Mars 2020, courent toujours dernière leur per diem. C’est ce que rapportent des sources concordantes.
Après 2 reports, les élections législatives ont été annoncées pour 29 mars, pour le premier tour, et le 19 avril, pour le second tour, dans les circonscriptions où il n’y a pas eu de vainqueur dès le premier. Ce, dans un contexte sécuritaire explosif marqué par des attaques tous azimuts autant contre les populations civiles que contre les FAMa et les Forces internationales. Dès lors, les Forces de défense et de sécurité mobilisées pour sécuriser le vote avaient un véritable challenge à relever. Autant que faire se peut, elles ont accompli leur mission. Bravo aux FDS.
Mais, le vote est terminé et certains engagements ne sont toujours pas tenus, dont le paiement des per diem des agents des Forces de défense et de sécurité.
Selon une source, les éléments des Forces de défense en poste à Ké-Macina, à Monimpébougou, dans le Cercle de Ké-Macina (Région de Ségou), déployés dans le cadre de la couverture sécuritaire des élections législatives, n’ont toujours pas perçu leurs sous. Pour en rajouter à la pétaudière, le Gouverneur de la Région et Commandant de la zone se renvoient mutuellement la balle de la responsabilité du non-paiement des per diem des agents qui ont correctement rempli leur part du contrat. Dans ce jeu de ping-pong, où est le pognon ? À quoi peut-on s’attendre au finish puisque le soldat n’a pas où aller se plaindre ? Et pourtant, il s’agit de montants dérisoires pour les soldats pris individuellement et surtout eu égard le péril qu’ils ont dû braver pour sécuriser les opérations de vote. Il va sans dire qu’ici, il ne s’agit point de secret défense ; mais des sous du contribuable malien qui ne sont pas arrivés à destination. À César ce qui est à César (…), y compris dans l’Armée. Il y a va de l’autorité du Chef qui s’affirme et s’affermit aussi par la probité morale et de la construction de la nouvelle Armée, après une vingtaine d’années de naufrage émaillé par l’humiliation nationale de la perte des trois régions du Nord du pays.
Mais, il semble que les indélicatesses persistent toujours au niveau des Forces de Sécurité. En tout cas, la lettre N° 0130/MSPC-SG-CT-YB adressée à tous les Gouverneurs de Région, faisant référence à la lettre confidentielle n° 0121/MSPC- SG-CT-YB du 25 mars 2020 n’est pas sans révéler un malaise toxique par rapport au paiement des per diem des agents déployés pour la sécurisation des opérations de vote, à l’occasion du scrutin législatif de Mars/Avril 2020. Le ministre de la Sécurité et de protection civile dit en effet : ‘’explicitant les termes de ma lettre sus référencée, j’ai l’honneur de vous inviter à veiller particulièrement à la prise en charge, au taux de cinq mille (5 000) francs CFA par jour, des éléments déployés dans vos circonscriptions respectives, en fonction du nombre de jours de service effectif. Il reste dès lors entendu que le reliquat du montant par vous perçu sera complété à l’occasion du 2eme tour des élections législatives, prévu le 19 avril 2020. Vous me rendrez compte des dispositions prises à cet effet’’.
Cette lettre est symptomatique de l’abus quasi systémique dont sont victimes les éléments des Forces de défense et de sécurité, autant au premier tour qu’au second tour des élections législatives et surtout la preuve que les vieilles habitudes, sous nos tropiques, ont la vie dure.
Il faut noter que les élections ne sont pas les seules occasions d’abus de pouvoir de la part de la hiérarchie. En effet, selon certaines indiscrétions, les agents qui ont des per diem substantiels à Bamako (c’est-à-dire le double des 5 000 FCFA) doivent se contenter de ce que leur donnent les chefs, sans murmurer, sous peine de ne plus jamais être désignés pour monter la garde devant cette (structure) si convoitée, parce que juteuse.
Il en serait de même, de certaines positions jugées stratégiques dans la circulation routière où les agents désignés ont une obligation de rendement financier ; bien sûr pas pour le compte du Trésor public.
Il n’est pas trop tard pour se ressaisir. Ressaisissons-nous individuellement et collectivement pour le bien de tous et de chacun.
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin