Les élections législatives récentes n’ont pas permis à certains partis de siéger à l’Hémicycle. Pour la plupart écartées dès le premier tour, ces formations politiques, pourtant présentes d’une manière ou d’une autre sur la scène depuis des années, ne participeront pas aux débats au Parlement. Comment se positionnent-elles aujourd’hui pour l’avenir ?
Si des partis politiques comme le CNID-FYT, la CNAS-Faso Hèrè, le RPDM ou encore les Fare An Ka Wuli ne siègent pas à la nouvelle Assemblée, ce n’est pas faute d’avoir participé à la compétition électorale. Ils sont victimes, à en croire chacun de leurs états-majors, du mauvais jeu démocratique malien.
« Il est impossible qu’un parti classé 4ème à la présidentielle, avec des centaines de milliers d’électeurs, n’ait pas un seul député à l’Assemblée nationale. Cela explique tout sur la politique au Mali », déplore Baba Yagaré Diakité, Vice-président du RPDM.
Selon lui, même si les élections législatives sont des élections de proximité, il doit y avoir quand même de la conviction dans cette proximité.
Même son de cloche à la CNAS-Faso Hèrè, où l’on estime que le jeu démocratique est biaisé volontairement par l’achat des consciences des électeurs et la non préparation de l’administration.
Avenir politique hypothéqué ?
Pour l’analyste politique Salia Samaké, la survie de ces partis dépendra surtout de celle de leurs têtes de proues et de la capacité de ces dernières à gérer leur absence à l’Assemblée nationale.
Mais l’étape des législatives passée, les partis non représentés au Parlement ne se sentent pas pour autant affaiblis et comptent continuer de s’activer sur l’échiquier politique. « Le fait de ne pas être présent à l’Hémicycle n’impacte pas notre force de proposition pour le changement au Mali. Nous l’avons toujours fait, nous le faisons et nous allons continuer à le faire », assure Bakary Sacko, Secrétaire administratif du Bureau politique national de la CNAS- Faso Hèrè.
Au RPDM, on croit aussi fermement à un brillant avenir pour le parti, à même de retourner une fois de plus la situation en sa faveur lors des prochaines échéances électorales, notamment la présidentielle de 2023. « En politique, il faut les moyens et nous allons les mettre, de façon honnête, afin d’arriver aux affaires les mains propres », ambitionne Baba Yagaré Diakité.
Germain KENOUVI
Journal du Mali