Vingt personnes ont été tuées samedi au cours d’attaques contre trois villages nigériens dans la région de Tillabéri (ouest), a annoncé dimanche Tidjani Ibrahim Katiella, le gouverneur de cette région.
Au Niger, vingt personnes ont trouvé la mort samedi au cours d’attaques contre des villages dans la région de Tillabéri (ouest du pays), a annoncé dimanche 10 Mai à l’AFP le gouverneur de cette région proche du Mali.
“Ce sont des bandits armés qui sont venus sur plusieurs motos vers 17h30 locales (16h30 GMT). Ils ont attaqué les habitants dans trois villages, ils ont tué 20 personnes”, a déclaré à l’AFP Tidjani Ibrahim Katiella, le gouverneur de la région de Tillabéri.
Les assaillants dont le nombre n’est pas déterminé “ont pillé des boutiques pour prendre des céréales et ils ont aussi emporté du bétail avant de partir en direction du nord”, vers le Mali, a précisé le gouverneur.
D’après une source locale, les villages attaqués sont Gadabo, Zibane Koira-Zeno et Zibane-Tegui, tous administrés par la commune d’Anzourou située à une cinquantaine de km de Tillaberi, la grande ville de l’ouest nigérien, distante d’une centaine de km de la frontière du Mali.
Des attaques survenues dans la zone des trois frontières
La région de Tillabéri est située dans la zone stratégique des trois frontières Niger-Mali-Burkina.
Pour lutter contre les jihadistes opérant régulièrement dans cette zone, les autorités ont pris en janvier de nouvelles mesures dont l’interdiction de la circulation à moto de jour comme de nuit et la fermeture de certains marchés “qui alimentent les terroristes en carburant et en céréales”, selon Tidjani Ibrahim Katiella.
Le gouvernement vient de reconduire l’état d’urgence en vigueur dans la zone depuis 2017.
Selon un bilan officiel, 174 soldats ont été tués dans trois attaques dans cette région depuis décembre 2019 : à Chinégodar (89 morts le 8 janvier), Inates (71 morts le 10 décembre) et Sanam (14 morts le 24 décembre). Les trois attaques ont été revendiquées par le groupe Etat islamique.
En mars, les armées malienne, nigérienne et la force française Barkhane avaient mené une opération d’une envergure inédite aux confins du Mali et du Niger, qui a mobilisé près de 5 000 hommes et permis d’éliminer “un grand nombre de terroristes”, avait annoncé l’état-major français. Depuis, la France avait dit avoir constaté une amélioration dans la zone des trois frontières.
La France, qui dispose d’une base aérienne avec des drones et des Mirage sur l’aéroport de Niamey, a déployé 5 100 soldats dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel.
Les violences jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4.000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.
France 24