Le spectacle affligeant des députés du RPM, qui se chipotent pour l’investiture à la candidature du Parti pour postuler à la présidence de l’Assemblée nationale, n’honore ni le poste qui aiguise en ce moment toutes les convoitises ni la démocratie de façon générale.
Le spectacle évoque celui d’enfants se disputant quelque chose, faute d’entente, en appellent à l’arbitrage d’un adulte. À deux reprises, l’arbitrage d’IBK est sollicité pour le choix d’un candidat. À deux reprises, il renvoie le BPN aux règles du Parti. Et dire que ce BPN revendique le droit de choisir les ministres (ou en tout cas, être associé à leur choix) ; alors qu’il est incapable de désigner son candidat à la présidence de l’AN.
Moussa TIMBINE, bien que s’étant désisté à l’heure du vote du BPN pour départager les candidats, au nombre de 6, au Perchoir, serait dans la logique de court-circuiter le Parti en se portant candidat ce lundi. Son argument massue ? Le Président IBK aurait dédié ce mandat à la jeunesse. Lui TIMBINE, en sa qualité de Président de la Jeunesse RPM et partant de celle de l’Alliance EPM, peut légitimement prétendre à la présidence de l’Assemblée.
Mais, il a un problème avec ce que IBK a dit dans son discours d’investiture : ‘’je veux faire de la jeunesse, la grande cause de ce nouveau mandat et je veux être jugé sur cela. Elle constitue la majorité silencieuse, qui souffre et peine à trouver repères, opportunités et perspectives. J’engagerai un pacte national pour la jeunesse à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation, ainsi que la promotion de l’emploi’’.
D’une part, l’engagement dont parle IBK n’est pas celui qu’agite TIMBINE ; d’autre part, IBK s’adresse à la jeunesse ; or lui, TIMBINE, ne serait plus tout à fait de cette couche. Sa légitimité est doublement battue en brèche.
Par contre, un consensus pourrait être fait autour de Mohamed Ag INTALLAH ou Bajan AG HAMATOU, tous deux des Aménokal au nom de l’Accord pour la paix et la réconciliation auquel semble tenir l’ensemble des Maliens.
Pourquoi pas une femme, alors que le Mali vient de prendre une loi révolutionnaire qui a permis aux femmes d’avoir 42 sièges à l’Assemblée nationale.
Légitimité pour légitimité, les Aménokal, les femmes ont davantage de légitimité qu’un Moussa TIMBINE qui ne devrait pas non plus perdre de vue que la Jeunesse de l’Alliance ‘’Ensemble Pour le Mali’’ n’est pas une faîtière de la jeunesse malienne. Encore qu’il ne serait pas conséquent de la part du député repêché en commune V sur fond de surenchère de revendiquer une légitimité en violant au même moment la légalité, notamment en ce qui est de la discipline au sein du Parti, en déposant sa candidature par la fenêtre.
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin