Après l’annonce en grande pompe des mesures présidentielles sur le covid-19, le Mali fait face à la réalité du bilan économique catastrophique du président de la république Ibrahim Boubacar Keita. Les mesures annoncées par le chef de l’État nécessitent une mobilisation importante des ressources que l’État Malien n’a pas.
Malgré les annonces présidentielles, les coupures d’eau et d’électricité se multiplient au Mali. Dans son allocution télévisée à la nation malienne, le président IBK avait annoncé plusieurs mesures pour faire face à la pandémie du coronavirus covid-19. Cinq cents milliards ont été promis aux maliens avec vingt millions de masques, des exonérations fiscales, douanières, et des réductions du prix de l’eau et de l’électricité. Depuis le jour de l’allocution présidentielle à ce jour 13 avril 2020, malgré les annonces faites par le président de la république sur le plan énergétique, sur instruction du Directeur de l’Énergie, des agents de l’EDM ont enlevé des compteurs et ont suspendu l’approvisionnement d’électricité dans 658 familles dont la plupart n’ont qu’un seul mois de retard de paiement. Au même moment, la promesse des mesures sociales de 100 KWh d’électricité est un cauchemar pour la plupart des détenteurs de compteurs 5 ampères. Et comme si cela ne suffisait pas, l’achat de 2000 FCFA de crédits prépayés qui constituait 27KWh équivaut maintenant à 16,5KWh. Selon des renseignements, la distribution d’eau a aussi été interrompue dans 389 familles pour faute de paiement dont certains pour la maudite somme de 5000 FCFA.
La pandémie du covid-19 a entraîné un ralentissement de l’économie mondiale. Au Mali, les importations de marchandises ont fortement chuté et par conséquent ont réduit drastiquement les recettes douanières .Il faut rappeler que c’est la douane malienne qui supporte le trésor public pour l’effectivité des salaires des fonctionnaires. Selon les renseignements qu’on a pu obtenir au ministère des finances, le premier ministre Boubou Cissé en qualité de ministre des finances a ordonné le 14 avril au trésor public la réquisition des fonds (cotisation des adhérents) de la CANAM (caisse nationale d’assurance maladie) et d’autres structures pourvoyeurs de recettes afin que l’État acquitte les salaires du mois d’avril des fonctionnaires.
Malgré l’annonce des 500 milliards par le président de la république, le Mali a contracté un prêt de 7,8 milliards CFA auprès de la Banque Mondiale. La signature de cette convention de financement a été faite le 14 avril 2020 à la Primature en présence du Premier ministre Boubou Cissé, du ministre de la Santé Michel et des Affaires Sociales, Michel Hamala Sidibé et de la représentante de la Banque Mondiale au Mali, Mme Soukeyna Kane. Il faut préciser aussi qu’en plus des 7,8 milliards de prêt, la Banque Mondiale a fait un don de 7,8 milliards non remboursables à l’État malien soit une enveloppe totale de 15,60 milliards devant être consacrée uniquement à la lutte contre le covid-19. Sous couvert de l’anonymat, certains hauts fonctionnaires du ministère des finances se disent perplexes devant l’annonce des 500 milliards promis par le chef de l’État.
Au vu de ces constats, on est en droit de se demander d’où le président IBK va tirer les 500 milliards FCFA annoncés. Ce qui est sûr, ce n’est qu’un effet d’annonce dépourvu de toute base solide à l’instar de l’annonce rocambolesque faite sur des milliards promis lors de son retour de la Chine.
A. Diallo