C’est l’un des endroits les plus visités de Bamako, mais à cause de la pandémie du coronavirus, les activités sont à l’arrêt.
Les responsables espèrent un retour rapide à la normale et comptent sur d’éventuels appuis pour surmonter la conjoncture difficile
La situation actuelle du Parc national du Mali est préoccupante. Depuis le 1er avril dernier, l’établissement a fermé ses portes du fait de la pandémie du coronavirus qui met à rude épreuve les meilleurs systèmes de santé et ébranle les plus grandes économies mondiales. La décision de fermeture vise à circonscrire une éventuelle propagation du virus de la pandémie dans notre pays.
Notre équipe de reportage s’est rendue sur le site pour constater l’impact du coronavirus sur son fonctionnement. Il était environ 10 heures, ce jour, on pouvait tout de suite se faire une idée des manques à gagner liés à l’absence des visiteurs et autres touristes. Au niveau des deux entités de l’établissement à savoir : le Parc zoologique et le Jardin botanique, les rares personnes se comptaient sur les doigts d’une main.
Au niveau du Jardin botanique, où se trouve le bureau du directeur général, le gardien nous laisse accéder à l’enceinte du site qui émerveille par la beauté de son paysage. Quelques travailleurs évacuent les feuilles mortes éparpillées sur le sol et d’autres arrosent les plantes. Ousmane Konaté, 48 ans, figure parmi la cohorte d’arroseurs. Il fait ce métier depuis une dizaine d’années. « Nous sommes nostalgiques puisqu’il n’y a plus de visiteurs », raconte-t-il avec un ton désabusé. Personne ne peut lui reprocher de se désoler de la situation de son établissement qui vit des jours difficiles dans un contexte de coronavirus tout comme d’autres entreprises.
L’équipe d’arroseurs a été maintenue pour entretenir les plantes autant un groupe de travailleurs a été aussi retenu pour continuer à s’occuper de l’alimentation des animaux.
Le responsable du Parc national regrette la mesure. Mais il s’agit, selon lui, de protéger le personnel contre le coronavirus et d’éviter une contamination à grande échelle au niveau de son établissement touristique. Le Parc national est économiquement fragilisé car il doit faire face à des charges. « Dans un premier temps, les travailleurs ont droit à des congés payés.
Mais actuellement, on cherche des solutions pour ne pas mettre 120 personnes en chômage technique sans salaire. On compte beaucoup sur l’État aussi parce que le Parc national est le fruit d’un partenariat public/privé », explique le premier responsable de l’établissement. Il compte également sur un retour à la normale très rapidement.
PAS UN CENTIME- Le Parc national fonctionne sur ses propres recettes. « Au mois d’avril, nous n’avons pas gagné un centime, ce sera aussi le cas en mai. Nous sommes, aujourd’hui, dans une situation dramatique. Nous guettons les mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement pour nous aider à aplanir nos difficultés », affirme Samuel Sidibé.
Pour ce qui concerne les animaux, le directeur général du Parc national rappelle l’urgence et la nécessité de les maintenir en vie. Pour cela, il faut donc les nourrir tous les jours. Une subvention de l’État est consacrée à l’alimentation des bêtes apprivoisées au niveau du Zoo. Une première tranche a été versée à l’établissement. Mais il espère rapidement mettre la main sur la deuxième tranche de cette subvention.
La situation représente un vrai caillou dans la chaussure des responsables du Parc national. Ceux-ci voient les difficultés liées à la pandémie se multiplier. À ce propos, Samuel Sidibé explique que les parrainages de certains animaux du Parc zoologique par des individus ou des organisations sont aussi affectés par l’arrêt ou la réduction des activités. Il fait un appel du pied à d’éventuels partenaires pour accompagner son établissement.
Le Parc national contribue à donner à notre capitale l’image d’une ville qui préserve la nature et propose un véritable cadre de pratique de sport et de loisir aux Maliens. Il est important de noter que la situation actuelle est une menace pour ce site tant apprécié des Bamakois.
Le Parc national, avec ses attraits naturels, son étendu et sa position géographique parce que proche du Musée national, a été conçu pour consacrer de grands espaces ouverts aux loisirs et autres activités éducatives pour le grand public, les scolaires et les touristes.
Il est la fusion des sites du Jardin botanique et du Zoo en un seul parc culturel et écologique avec des attractions naturelles et culturelles. Dix-sept hectares d’espaces ouverts et de jardin ont été réhabilités avec la construction de plusieurs nouveaux équipements.
L’établissement dispose d’un réseau complet destiné à la circulation des piétons et de promenades. Il est aussi doté de parcours sportifs, notamment des pistes de jogging et de cyclisme, de voies d’escalade de difficulté et de divers sentiers explicatifs et de sensibilisation au respect de la botanique, des oiseaux et de la nature.
Les 103 hectares du Parc sont facilement accessibles par l’intermédiaire du réseau piétonnier, qui relie également les équipements existants comme le Musée national et l’amphithéâtre. Ce dernier est dédié à l’enseignement et aux arts de la scène.
Il comprend un portail d’entrée et un portail secondaire, un centre pour la jeunesse et le sport, un restaurant et plusieurs kiosques. Les jardins révèlent une flore indigène dans des environnements variés, à savoir des pelouses ouvertes, des jardins fleuris, des zones boisées ou un jardin de plantes médicinales. Plusieurs panneaux éducatifs et explicatifs et des guides formés offrent de nouvelles expériences éducatives pour les visiteurs.
Mohamed D. DIAWARA
Source : L’ESSOR