Après les législatives et l’installation du bureau de l’Assemblée nationale, probablement dans les jours à venir, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé devrait démissionner pour la forme pour être reconduit dans la foulée, à la tête d’un gouvernement largement remanié.
Le nouveau gouvernement qui sera connu dans les jours à venir, selon nos informations connaîtra des changements profonds. L’on parle de plus d’une dizaine de départs. Plusieurs départements ministériels seront appelés à disparaitre, d’autres regroupés. En sommes, c’est un gouvernement resserré que Dr Boubou Cissé présentera au chef de l’Etat. Ainsi le ministère des Maliens de l’intégration africaine et celui des Maliens de l’extérieur seront associés.
Le ministère de l’Economie numérique et de la Prospective doit en principe disparaitre au profit du ministère de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions. Le ministère de l’Agriculture et celui chargé de l’Aménagement et de l’Equipement rural formeront un seul département. Le ministère des Domaines et des Affaires foncières et celui de l’Habitat et le département de l’Urbanisme et du Logement social vont fusionner. Tout porte à croire que le ministère de l’Economie de des Finances et le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé du Budget formeront un même ministère : celui de l’Economie et des Finances. Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargé de la Promotion et de l’Intégration de l’Enseignement bilingue n’a pas assez de chance de rester. Depuis la création de ce département, l’on n’a vraiment pas vu d’actions ni de reformes concrètes posées par ce ministre.
Au chapitre des départs, puisque le nouveau gouvernement sera un « gouvernement politique », c’est-à-dire qui prendra en compte la représentativité des formations politiques au sein de l’Assemblée nationale. Dans cet ordre d’idée, la plus part des ministres qui ont fait leur entrée dans le précédemment gouvernement à la faveur de l’accord politique entre la mouvance présidentielle et une partie de l’opposition en mai 2019, devront quitter le navire au profit des représentants des partis politiques.
Ainsi, le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile, Amadou Thiam, même ayant bien organisé les assises du Dialogue national inclusif (DNI), M. Thiam n’a pas assez de chance pour rester dans le nouveau gouvernement. Le reste des réformes institutionnelles se feront à son absence. A rappeler qu’il doit son poste de ministre grâce au président de la République qui l’a retenu sur la liste après sa radiation du parti ADP-Maliba.
Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la famille, Diakité Aïssata Kassa Traoré va plier bagage. Depuis quelques moments, elle est contestée par certains cadres dans son propre département. Il y a de fortes chances que le ministre des Domaines et des Affaires foncières Alioune Badara Berthé quitte le navire gouvernemental en compagnie de son collègue de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social, Hama Ould Sidi Mohamed Arbi. Voilà deux ministres qu’on n’entend jamais, qui passent inaperçus, deux tocards du gouvernement qui en temps normale ne seraient même pas directeurs de service.
Elle est la protégée du Premier ministre, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Budget, Mme Barry Aoua Sylla va certainement continuer à travailler avec Boubou Cissé même si son département est appelé à disparaitre. Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué, cette autre déception du gouvernement a même trop duré dans le gouvernement. A cause de son incapacité avérée, les maliens sont dans la merde à cause de l’énergie du Mali. S’il y a un ministre que les maliens sont unanimes pour qu’il quitte dès aujourd’hui le gouvernement, c’est bien sûr M. Wagué.
Ce n’est pas tout. Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, chargé de l’Aménagement et de l’Equipement rural, Adama Sangaré dira adieu au nouveau gouvernement. Son département a été crée de toutes pièces au nom de l’accord politique. Quant au ministre de l’Intégration Baber Gano devenu député, il cédera sa place à un autre ministre.
Ceux qui sont sûrs de rester dans le gouvernement semblent être les ministres qui représentent des regroupements politiques de l’accord politique. Il s’agit de : Housseini Amion Guindo, ministre de l’Environnement, Tiebilé Dramé, ministre de Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministre du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, Oumar Hamadoun Dicko. Au nom de l’accord politique, ces trois ministres ou leurs regroupements politiques figureront sur la liste du nouveau gouvernement.
« Baromètre » souhaite un gouvernement d’union nationale
Si nous ignorons le nombre de postes ministériels alloués aux partis politiques représentés à l’Assemblée, toujours est-il que l’Adéma et le RPM auront le plus grand nombre de ministères. En fonction de leur représentativité à l’Assemblée, il ne faut pas être étonné de voire figurer dans le prochain gouvernement des ministres sous les couleurs du MPM, de l’ADP-Maliba, de la Codem, de l’Asma et de l’UDD. Tieman Hubert fera certainement son grand retour dans le gouvernement.
Quant au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Malick Coulibaly, plusieurs fois annoncé démissionnaire, il pourrait profiter de ce remaniement pour partir à jamais sinon, il sera traité comme tel par l’opinion.
Pour ce prochain gouvernement, l’instrument de veille citoyenne : « Baromètre » a fait part de sa position. Son premier responsable appelle le chef de l’Etat pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, « avec toutes les sensibilités, dont le nombre doit être restreint pour plus d’efficiente et comportant d’avantages de jeunes, de femmes et surtout de techniciens compétents en vue de concrétiser la vision prônée qui est de placer le mandat présidentiel actuel sous le sceau de la Jeunesse ».
Djibril Diallo
Source: Arc-En-Ciel