Les deux parties ont annoncé hier le décaissement anticipé de cet appui financier, sous forme de don au titre des programmes de 2020
La cérémonie, organisée à cet effet, s’est tenue dans la salle de conférence de la Primature sous la présidence du Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé. C’était en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé et de l’ambassadeur de la Délégation de l’UE au Mali, Bart Ouvry.
Cet appui anticipé a pour but d’aider le pays à satisfaire les besoins urgents de financement du budget résultant de la pandémie de la Covid-19. Il permettra également au gouvernement de soutenir ses dépenses en réponse aux besoins urgents de la population en termes de sécurité alimentaire.
En effet, outre les difficultés causées par cette crise sanitaire, le pays subit aussi les conséquences des conflits dans les régions du Nord et la Région de Mopti et les méfaits de la sécheresse dans la bande sahélienne. On estime actuellement à 3,5 millions le nombre de personnes en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali.
Le Premier ministre a expliqué que ce décaissement vient dans un contexte particulier de rareté des ressources.
«Il va permettre de compléter les efforts qui sont en train d’être faits par le gouvernement pour prendre en charge les engagements pris le 10 avril par le président de la République pour soulager les difficultés que les populations subissent par rapport à l’impact de la pandémie», a-t-il expliqué. Il s’agit aussi, a ajouté le chef du gouvernement, d’un appui qui répond à l’appel du gouvernement le 7 avril dernier, à travers lequel il a sollicité les Partenaires techniques et financiers (PTF) pour un appui d’urgence alimentaire et nutritionnelle. Dr Bouou Cissé a salué la promptitude avec laquelle la Délégation de l’UE au Mali a réagi et lui a réitéré la gratitude du gouvernement.
Le Premier ministre a également remercié l’UE pour avoir pris la mesure de la situation du Mali et décidé dans un esprit de solidarité de procéder à ce décaissement de façon anticipée qui traduit sa confiance au Mali et sa détermination à soutenir les actions du gouvernement en matière de développement socio-économique. Il a assuré que les autorités maliennes vont tout faire pour continuer à mériter la confiance.
Pour sa part, Tiébilé Dramé a salué cette contribution qui est l’expression de la solidarité des peuples d’Europe vis-à-vis du peuple du Mali. Le chef de la diplomatie malienne a expliqué qu’en plus du défi sanitaire engendré par le coronavirus, le Mali est confronté au défi sécuritaire dans les régions du Nord et dans la Région de Mopti, au défi humanitaire issu de ces crises dont il essaie de faire face, débout avec la solidarité de l’Europe.
«Cet appui est une marque de confiance et d’encouragement de l’UE aux efforts consentis par le gouvernement dans les conditions générales des programmes d’appui budgétaire et de la transparence de la gestion des fonds publics», a commenté Tiébilé Dramé qui a réitéré la ferme détermination du gouvernement à poursuivre avec le soutien de l’UE, la mise en œuvre des engagements relatifs aux différents programmes financés par le Fonds européen de développement et particulièrement par ceux destinés à la Région de Mopti et aux régions du Nord de notre pays.
Il a salué l’esprit de solidarité d’anticipation, de bonne collaboration et de disponibilité de toute et de tous ceux qui œuvrent au quotidien pour faire du partenariat Mali-Europe un exemple de dynamisme, de pragmatisme et d’efficacité. «Nous sommes tous touchés par cette maladie et en cette circonstance, la solidarité internationale est plus importante que jamais. C’est dans cette logique que l’UE a demandé à toutes ses Délégations, y compris celle du Mali, de voir quelles sont les pistes pour augmenter sa solidarité», a expliqué Bart Ouvry, l’ambassadeur de l’UE.
Le diplomate européen a rappelé que les mesures prises pour améliorer la santé des citoyens sont de nature à ralentir l’activité économique et affectent donc socialement les populations et les revenus des États. «C’est pour cette raison que nous avons pu obtenir l’autorisation de nos autorités de Bruxelles d’avancer le décaissement de l’aide budgétaire à l’État malien.
Aminata Dindi
SISSOKO