La colère s’étend aux États-Unis, une semaine après la mort de George Floyd, un homme noir, nouvelle victime de violence policière. Il est mort lundi dernier, asphyxié par un policier. Quelles seront les conséquences de cette crise sur l’élection présidentielle du 3 novembre ? Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a accusé ce lundi 1er juin le président américain Donald Trump d’utiliser l’armée «contre les Américains» et du gaz lacrymogène contre des «manifestants pacifiques» pour une opération de communication.
C’est peut-être le tournant de la campagne. Le moment où elle se cristallise. Sur les réseaux sociaux, Donald Trump appelle les démocrates à s’endurcir face aux « anarchistes » et aux « gauchistes radicaux ». De son côté, Joe Biden a rencontré ce lundi des représentants de la communauté noire et promis la création d’une commission de supervision de la police dans les 100 premiers jours de son mandat, s’il est élu président en novembre prochain.
« C’est un peu une répétition générale des deux rôles que vont endosser Trump et Biden dans la campagne », analyse au micro de RFI Françoise Coste, professeure à l’université de Toulouse Jean Jaurès.
Trump dans le rôle de l’homme à la matraque
D’un côté, l’ancien magnat de l’immobilier, « l’homme fort, l’homme à la matraque », et qui ne soucie pas des violences systémiques à travers les problèmes actuels.
Lors d’une brève allocution, Donald Trump a annoncé ce lundi soir le déploiement de « milliers de soldats lourdement armés » et policiers à Washington, en jugeant que les troubles de la veille dans la capitale fédérale étaient « une honte ».
Tandis qu’il s’exprimait dans les jardins de la Maison Blanche aux airs de camp retranché, la police a effectué des tirs de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants rassemblés à l’extérieur de l’enceinte. L’objectif était de libérer le champ vers l’église Saint-John, bâtiment emblématique tout proche qui a été endommagé dimanche soir. Le président s’y est rendu à pied, entouré de membres de son cabinet, pour s’y faire photographier, une bible en main. Une « opération de communication » dénoncée par Joe Biden, accusant le président « d’utiliser l’armée contre les Américains […] pour une photo ».