Le communiqué de son décès a été posté sur le compte Twitter officiel de la République du Burundi. Selon le gouvernement Burundais, le décès du Président de la République, Pierre Nkurunziza, est survenu à l’Hôpital du Cinquantenaire de Karusi suite à un arrêt cardiaque ce 08 juin. Nkurunziza a été élu comme nouveau président de la République en aout 2005 et réélu en juin 2010 et juillet 2015.En janvier 2020, le CNDD-FDD, avait choisi Évariste Ndayishimiye comme candidat à l’élection présidentielle de 2020 pour succéder à Nkurunziza.
Ndayishimiye a été élu avec 68,72 % des voix. C’est le gouvernement burundais qui en a fait l’annonce officielle :
« Pierre Nkurunziza, le président de la République du Burundi est décédé à l’hôpital du Cinquantenaire de Karuzi suite à un arrêt cardiaque ».
Le communiqué précise que le président avait assisté à un match de volley-ball samedi après-midi à Ngozi ; il avait ensuite ressenti un malaise au cours de la nuit et s’était rendu à l’hôpital. Son état de santé s’était amélioré dimanche mais lundi après-midi, il a fait un arrêt cardiaque. Malgré la réanimation entreprise par une équipe multidisciplinaire pendant plusieurs heures, le président Nkurunziza est décédé. Il avait 55 ans. Elu pour la première fois à la présidence du Burundi en 2005, il avait été réélu en 2010 et en 2015. La Cour Constitutionnelle du Burundi avait en effet rejeté jeudi dernier (le 4 juin) le recours du principal parti d’opposition contre le résultat de l’élection présidentielle du 20 mai, et proclamé président élu le candidat du pouvoir, Évariste Ndayishimiye.
Le CNL (Conseil national pour la liberté) avait quant à lui dénoncé une “mascarade électorale”, dressant la longue liste des irrégularités commises selon lui par le pouvoir, qui aurait fait pression sur les assesseurs de l’opposition et les électeurs et multiplié les fraudes. Mais il avait aussi plusieurs fois répété ne se faire aucune illusion sur l’issue de la procédure, devant la Cour qui avait validé la réélection du président Pierre Nkurunziza en 2015.
En 2015, la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait plongé le pays dans une crise politique majeure, qui a fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exode quelque 400.000 Burundais. La communauté internationale, dont les principaux bailleurs de fonds du Burundi (UE, Belgique, Allemagne…), qui depuis 2015 lui imposent des sanctions, s’est gardée de parler de fraudes et a seulement averti qu’elle ne soutiendrait pas “toute partie qui voudrait recourir à la violence”. Ce scrutin avait été maintenu en dépit de l’épidémie de Covid-19. Le Burundi a officiellement recensé jusqu’ici 63 cas, pour un décès. Mais selon des médecins au Burundi, de nombreux cas et décès de personnes présentant les symptômes du virus ne sont pas comptabilisés.
Rassemblé par Mahamane TOURÉ
NOUVEL HORIZON