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Gouvernement « Boubou Cissé II » : Pourquoi les mouvements armés seront encore absents

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Après la reconduction sans grande surprise du Premier ministre sortant – dont le coup d’essai est loin d’avoir été un coup de piètre pour un contexte des pires difficultés -, les regards sont tous rivés désormais sur la composition et la configuration fortement attendues du «Gouvernement II» de Boubou Cissé. Les tractations, négociations et pourparlers vont bon train pour ce faire, depuis la publication du décret le concernant. Leur aboutissement pourrait toutefois durer plus longtemps que de coutume, sensibilité de l’atmosphère politique explique. En effet, le processus de formation de la nouvelle équipe marche manifestement sur un terrain rendu glissant par une crainte réelle d’aller grossir les rangs du redoutable front d’opposition dirigé par l’imam Mahmoud Dicko.

Plus plausible, en définitive, l’avènement d’un nouveau gouvernement après épuisement de toutes les munitions en termes de démarche d’apaisement, si tant il est qu’une baisse de tension pourrait être tributaire d’inclusivité et d’ouverture gouvernementale.

La même quête d’inclusivité et d’ouverture devrait s’appliquer aux principaux mouvements armés dont la participation au gouvernement a occupé le devant de la scène et coupé le souffle aux observateurs à chaque remaniement ministériel, en tant que gage et indice d’avancée dans l’application de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger.

Cette fois également, c’est la même rengaine et il nous revient de bonne source qu’une correspondance en bonne et due est parvenue la semaine dernière à la CMA (Coalition des Mouvements de l’Azawad) l’invitant à intégrer le gouvernement.

Ce à quoi l’ancien mouvement séparatiste, à en croire notre source, a répondu par l’indifférence et une posture très circonspecte sur sa présence dans l’éventualité d’une présence dans la future équipe gouvernementale.

Et pour cause, de source proche des autonomistes de Kidal, les réserves exprimées dans leurs rangs ont surtout trait aux signaux de déstabilisation que renvoient les protestations, contestations et manifestations de rue sur fond de péril sur les institutions.

À quoi pourrait rimer une participation au gouvernement à un moment où le président de la République lui-même est la cible d’une redoutable bourrasque insurrectionnelle, s’interrogent d’aucuns, tandis que pour d’autres le contexte ne vaut pas que la CMA sacrifie sa cohésion interne susceptible d’être ébranlée par le choix de représentants au gouvernement.

Autant de calculs et de considérations ayant prévalu à son option pour la surenchère. En effet, le mouvement autonomiste, selon plusieurs sources concordantes, a mis la barre haut et conditionné sa participation par l’octroi d’au moins trois portefeuilles régaliens qu’il sait inacceptables à tous points de vue.

En définitive, le refus de participer est manifestement la tendance non-dite surtout que le mouvement ne manque certainement pas de prendre en compte le piège que pourrait constituer une présence au gouvernement à un moment où des questions cruciales l’opposent au pouvoir central au sein du Comité de Suivi de l’Accord où ils siègent, notamment les malentendus nés du refus d’accepter d’esbroufe contingents des forces reconstituées à Kidal.

A KEÏTA

SourceLe Pays

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