Naples ou la Juventus ? L’Italie attribue mercredi à Rome avec la Coupe son premier trophée de l’après-Covid, à l’issue d’une finale disputée à huis clos et qui portera une forte charge symbolique.
Après le titre de champion d’Allemagne décroché mardi par le Bayern Munich, cette Coupe d’Italie sera le deuxième trophée majeur décerné en Europe depuis l’interruption des grandes compétitions au mois de mars, quand le coronavirus avançait inexorablement.
L’Italie a été parmi les pays les plus durement frappés (plus de 34.000 morts) mais la situation sanitaire est désormais satisfaisante et, comme presque tous les secteurs d’activité dans la péninsule, le football d’élite a pu reprendre.
Il l’a fait dans des conditions particulières, bien sûr, et c’est dans le silence du huis clos que se sont jouées le week-end dernier les demi-finales retour de Coupe (Juventus-AC Milan et Naples-Inter Milan), les premiers matches disputés depuis trois mois.
Le ministre des Sports Vincenzo Spadafora avait souhaité que la reprise soit accessible au plus grand nombre de téléspectateurs, en clair, et c’est pour cette raison que la Coupe a été privilégiée. Diffusées sur la Rai, les deux demi-finales retour ont attiré respectivement plus de huit millions et plus de sept millions de téléspectateurs.
Et mercredi, le duel que se livreront au Stade Olympique de Rome la Juventus de Cristiano Ronaldo et le Napoli de Dries Mertens, pourrait réunir plus de 10 millions de tifosi devant les écrans.
Le trophée sera brandi par le capitaine victorieux devant des tribunes vides et en l’absence du président de la République Sergio Matarella. Mais le geste signifiera que le football a repris son cours, et la Coupe d’Italie aura rempli son rôle et ouvert la voie à la reprise de la Serie A, dès ce week-end.
– Meilleur ennemi –
Cette finale, qui se joue 50 ans jour pour jour après “le match du siècle”, comme les Italiens désignent la demi-finale de Coupe du monde remportée par leur sélection face à l’Allemagne en 1970 (4-3 a.p.), ne manque par ailleurs pas non plus d’enjeux sportifs.
Les deux entraîneurs, Maurizio Sarri pour la Juventus et Gennaro Gattuso pour Naples, sont ainsi à la recherche de leur premier trophée en Italie.
Le match a aussi des airs de revanche pour le Napoli et ses fans, qui n’ont jamais vraiment pardonné à Sarri, leur ancien coach et idole, d’avoir rejoint la Juve, le rival détesté.
Trois fois deuxième derrière la Juve lors des quatre dernières saisons, Naples fait aussi figure de meilleur ennemi du club turinois, et l’a même privé de la Coupe lors de leur dernier affrontement en finale, en 2012.
“Il n’y a pas de bon moment pour affronter la Juve. La victoire fait partie de son ADN”, a prévenu Gattuso mardi.
“Nous devrons être très bons et les respecter, tout en utilisant bien nos armes. Eux ont une grande mentalité et beaucoup de joueurs d’expérience”, a-t-il ajouté.
Parmi eux, il y a Cristiano Ronaldo, un vrai spécialiste des finales. Le Portugais, très moyen vendredi contre l’AC Milan, en a disputé 30 et remporté 21.
Le quintuple Ballon d’Or a à peu près tout gagné mais pas la Coupe d’Italie et reste même sur une défaite en finale la saison dernière, contre la Lazio Rome. Et il n’est pas du genre à buter deux fois sur le même obstacle.
AFP