Le gouvernement britannique a décidé d’abandonner l’application de traçage des contacts des malades du nouveau coronavirus, développée par le service public de santé, au profit de la technologie développée par Apple et Google. C’est le ministre de la Santé qui a dû l’annoncer mercredi soir, s’attirant nombre de critiques après une nouvelle volte-face du gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire.
L’application de traçage britannique était censée jouer un rôle clé dans le déconfinement du pays. Annoncée en fanfare par Boris Johnson qui avait vanté la mise en place imminente du « meilleur système au monde », l’appli a pourtant dès le début connu d’importants ratés.
Développée par la branche technologique du NHS, le système de santé britannique, l’application centralisée devait d’abord être testée auprès des 140 000 habitants de l’île de Wight avant d’être généralisée à l’ensemble du pays dès la mi-mai.
Mais le gouvernement a une première fois repoussé ce lancement au mois de juin avant d’affirmer cette semaine que de toute façon cette appli n’était « pas une priorité » et que son déploiement ne se ferait pas avant la fin de l’année. C’est finalement le ministre de la Santé, Matt Hancock qui a annoncé sobrement jeudi son abandon pur et simple en en rejetant la faute sur les deux géants Apple et Google.
Le gouvernement leur reproche un manque de coopération flagrant et a dû se résoudre comme d’autres pays à se tourner vers une option décentralisée, favorisée par Google et Apple. « Combien d’autres fiascos faudra-t-il encore ? » s’écrit le Daily Mail en Une vendredi. Pour couper court à la polémique, le gouvernement a annoncé ce vendredi la baisse d’un cran du niveau de risque épidémiologique face à la diminution des cas dans le pays. Une diversion bienvenue pour un Premier ministre désormais sur la défensive.