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Mali : Qui était Ibrahim Boubacar Keita (IBK)

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Ibrahim Boubacar Keïta (souvent désigné par son acronyme, « IBK »), né le  à Koutiala (AOF), est un homme d’État malien, président de la République depuis le .

Il occupe les fonctions de Premier ministre de 1994 à 2000 et de président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007. Il est élu à la présidence de la République du pays en 2013 et réélu en 2018.

Origines

Ibrahim Boubacar Keïta naît le 29 janvier 1945 à Koutiala. Son grand-père est mort lors de la bataille de Verdun.

Formation

Il part en France à l’âge de 13 ans faire ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris et au lycée Askia-Mohamed de Bamako. Il étudie à la faculté des lettres de l’université de Dakar puis à l’université Panthéon-Sorbonne et à l’Institut d’histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC), rattaché auprès de la même université. Il est titulaire d’une maîtrise d’histoire et d’un diplôme d’études approfondies en politique et relations internationales.

Il fréquente dans le même temps des milieux politiques de gauche radicale et la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, où se lie d’amitié avec le Guinéen Alpha Condé.

Carrière professionnelle

Après ses études, il est chargé de recherche au CNRS et enseigne les systèmes politiques du tiers monde au centre Pierre-Mendès-France, annexe de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.

De retour au Mali, il devient conseiller technique principal du Fonds européen de développement (FED), chargé de la mise en œuvre du premier programme de micro-réalisations par la Communauté économique européenne au Mali. Il est ensuite directeur-représentant de Terre des Hommes France (TDHF), ONG française et internationale pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Ascension politique

Débuts

De retour au Mali en 19862, il est militant de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ). Après la chute du dictateur Moussa Traoré en 1991, il est le directeur adjoint de la campagne d’Alpha Oumar Konaré pour l’élection présidentielle qui se tient en avril et mai 1992. Après son élection, le nouveau président le nomme en  conseiller diplomatique, porte-parole du président de la République du Mali. En , il est nommé ambassadeur du Mali auprès de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Burkina Faso et du Niger.

Ministre des Affaires étrangères

En , il devient ministre des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine.

Premier ministre

Quelques mois plus tard, le , le président Alpha Oumar Konaré le nomme Premier ministre. Il occupe cette fonction jusqu’en , et préside l’ADEMA-PASJ.

En 1999, il devient vice-président de l’Internationale socialiste.

À l’approche de l’élection présidentielle de 2002, il ne parvient pas à imposer sa candidature pour succéder à Alpha Oumar Konaré et il démissionne du poste de Premier ministre le , puis de la présidence du parti en . Il quitte alors l’Adéma-PASJ avec ses partisans pour fonder le Rassemblement pour le Mali (RPM), formation qu’il préside depuis .

Élection présidentielle de 2002

Candidat à l’élection présidentielle de 2002, Ibrahim Boubacar Keïta obtient 21,0 % des suffrages exprimés, au premier tour. Il arrive en troisième position, derrière Amadou Toumani Touré (28,7 %) et Soumaïla Cissé (21,3 %). Alors que seules quelque 4 000 voix le sépare de Soumaïla Cissé, il conteste les résultats tout en apportant son soutien à Amadou Toumani Touré, qui est élu lors du second tour.

À l’issue des élections législatives, sa coalition obtient le plus de sièges, ce qui lui permet d’être élu président de l’Assemblée nationale2.

Élection présidentielle de 2007

Ibrahim Boubacar Keïta est investi par son parti candidat à l’élection présidentielle le . Il axe sa campagne sur une opposition au président sortant, Amadou Toumani Touré, et récuse le consensus comme mode de gouvernement. Au cours de la campagne, il accuse les partisans d’Amadou Toumani Touré d’utiliser les moyens de l’État pour la campagne de celui-ci.

Au premier tour, il obtient 19,2 % des voix, se plaçant ainsi en deuxième position, derrière Amadou Toumani Touré, qui est réélu avec 71,2 %3. Il réalise son meilleur score dans le district de Bamako, avec 38,5 % des voix. Ibrahim Boubacar Keïta conteste ces résultats, accusant les partisans du président sortant de fraudes. Il rejoint ainsi les autres candidats de l’opposition, regroupés au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR). La Cour constitutionnelle rejette finalement les requêtes déposées par ces candidats. Ibrahim Boubacar Keïta, au nom du FDR qu’il préside, tout en maintenant ses accusations de fraudes, prend acte de la décision de la Cour constitutionnelle et reconnaît Amadou Toumani Touré comme le président du Mali.

Élection présidentielle de 2013

Le , Ibrahim Boubacar Keïta est désigné candidat du Rassemblement pour le Mali à l’élection présidentielle prévue l’année suivante. Trois mois plus tard, neuf partis politiques rallient sa candidature, dont le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (Miria) et l’Union des Maliens pour le progrès (UMP). Dans le cadre du coup d’État de 2012, Ibrahim Boubacar Keïta adopte une stratégie qui se révélera payante en rejetant le putsch tout en acceptant des concertations avec les militaires.

L’élection présidentielle se tient finalement en 2013, après une guerre contre les djihadistes. Ibrahim Boubacar Keïta arrive en tête du premier tour. Au second tour, avant même la proclamation des résultats officiels, son adversaire, Soumaïla Cissé, reconnaît sa défaite. Les résultats lui accordent 77,6 % des voix contre 22,4 % pour Cissé.

Président de la République du Mali

Investiture et premier mandat[

Ibrahim Boubacar Keïta et son épouse avec le couple Obama en 2014.

Il prête serment le 4 septembre 2013 devant la Cour suprême.

Le , pour la première fois depuis le début de son mandat, Ibrahim Boubacar Keïta se rend à Kidal, contrôlée par les ex-rebelles de la CMA.

Il annonce sa candidature à un second mandat le . Son bilan est, pour Le Figaro « en demi-teinte ». Si en 2013, il bénéficiait de l’image de sauveur du Mali, en 2018, la paix qu’il avait promue n’est toujours pas arrivée, alors que des groupes armés et djihadistes continuent de sévir. La croissance économique est de 5 %, l’inflation basse, la situation budgétaire stable et la production de coton est repartie, mais le Mali souffre encore d’un chômage inquantifiable, d’une forte pauvreté et d’un système éducatif précaire, l’OCDE estimant qu’un tiers des jeunes sont illettrés. Sa présidence a également connu une importante instabilité gouvernementale (cinq Premiers ministres et sept remaniements en cinq ans) ainsi que des affaires de corruption et de népotisme.

Élection présidentielle de 2018

Au premier tour de l’élection présidentielle, Ibrahim Boubacar Keïta arrive en tête avec 41,4 % des voix, contre 17,8 % pour Soumaïla Cissé. Ces résultats officiels font l’objet d’une contestation pour fraudes de la part de 18 candidats du premier tour réunis lors d’une conférence de presse commune13. C’est la première fois qu’un président sortant se retrouve en ballotage pour un second tour dans l’histoire du Mali. À l’issue du second tour, Ibrahim Boubacar Keïta est réélu avec 67,2 % des suffrages. Si l’opposition conteste ces résultats, l’Union européenne, avec 90 observateurs dans 440 bureaux de vote, indique ne pas avoir constaté de fraude au second tour.

Deuxième mandat

Il prête de nouveau serment le 4 septembre 2018 devant la Cour suprême.

Le 22 avril 2019, Ibrahim Boubacar Keïta nomme Boubou Cissé à la fonction de Premier ministre

Pandémie de Covid-19 de 2020

Après plusieurs années de reports du scrutin, et malgré la pandémie de covid-19 qui frappe le Mali, l’enlèvement du chef de file du principal parti d’opposition Soumaïla Cissé et de son équipe de campagne ainsi que de plusieurs agents électoraux et observateurs par un groupe djihadiste, et les menaces de représailles faites par des groupes terroristes envers les électeurs qui se rendaient aux urnes, Ibrahim Boubacar Keïta décide, contre l’avis de son opposition, de maintenir les élections législatives à la date 19 avril 2020.

Vie personnelle

Ibrahim Boubacar Keïta est marié à Keïta Aminata Maïga, et a quatre enfants. Son fils Karim est membre de l’Assemblée nationale et marié à une fille d’Issaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale.

Mali: l’imam Dicko exige mordicus la démission du président IBK

Le Mali retient son souffle. Les négociations entre le pouvoir et la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) tournent en eau de boudin. Le CMAS n’exige ni plus ni moins que la démission du président IBK. Sur la défensive, celui-ci était apparu conciliant dans son discours diffusé hier soir à la télévision malienne où il annonçait avoir entendu «les cris et les colères».

Appelé à la rescousse pour jouer les arbitres, le général Moussa Traoré, ancien chef d’Etat, renverse en mars 1991 par un certain Aamadou Toumani Touré, aujourd’hui en exil, arrivera-t-il à dénouer cette situation ubuesque où un gouvernement élu est pressé de rendre le tablier par un imam, certes populaire, mais qui n’a pas avec lui la légitimité démocratique ni l’onction de la légalité vu que la Cour Constitutionnelle a rappelé, pudiquement certes, qu’aucun parti politique ne peut se constituer sur une base religieuse.

Derrière ces négociations, le plus grand perdant semble être l’Etat de droit, à ne pas confondre avec l’Etat légal dont les frontières s’arrêtent à GAO. Épaulé par son jeune premier ministre, Boubou Cissé que l’imam, “le saint homme” selon ses partisans, appelle «mon fils» au mépris des usages républicains, le président IBK ne se présente pas à ces négociations dans son meilleur jour. Le doyen du corps diplomatique au Mali, l’Ambassadeur du Maroc, Hassane Nassira, qui tente de concilier les deux parties, obtiendra-t-il gain de cause ?

Mali : “IBK dégage !”, un rassemblement à Bamako pour réclamer la démission du président

Au Mali, des milliers de personnes ont manifesté à Bamako ce vendredi 5 juin à l’appel de l’influent imam Mahmoud Dicko, pour dénoncer la “déliquescence” de l’Etat malien. Les manifestants ont appelé à la démission du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013.

Source: Koulouba.Com

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