Y a-t-il, pour un pays, un ennemi pire que celui qui pactise avec son ennemi en vue de sa désintégration ? Existe-t-il pour les Maliens un ennemi plus mortel que celui qui trahit son serment de garantir l’intégrité du territoire national et l’inviolabilité des citoyens ?
Les réponses à ces questions suffisent à justifier le combat engagé par le M5-RFP contre l’autorité des parjures et des délinquances multiples, car les réponses sont bien connues. La lutte contre l’ennemi sans foi ni loi n’est pas aisée. Le chemin est parsemé d’embûches.
Il faut remercier le ciel pour le don inestimable d’hommes et de femmes intelligents qui organisent le peuple meurtri. Il s’agit de chasser le défaillant président de son piédestal afin qu’il ne puisse plus nuire ni aux institutions de la République ni au pays lui-même. Dans cette bataille ardue, des écueils ne manquent pas. L’un d’eux n’eût été la clairvoyance de l’imam Mahmoud Dicko et la haute idée qu’il a de l’humain et de la patrie, aurait pu salir irrémédiablement la noble lutte des patriotes. En effet, le vendredi 19 juin, lorsque le dictateur IBK n’a pas eu la sagesse minimale, la politesse élémentaire, de recevoir la délégation patriotique les choses auraient pu dégénérer dramatiquement. En effet, les populations furieuses, quitte à se faire tirer dessus par les forces de l’ordre conditionnées sur place, voulaient monter à Koulouba afin de déloger celui qui venait de leur administrer l’affront. D’un geste, le charismatique Cheikh Mahmoud Dicko a freiné net les élans en invitant tout le monde à rentrer tranquillement à la maison. C’est la mort dans l’âme, on l’a senti, que les populations ont obtempéré à l’invitation du guide respecté, invitation qui, pour des combattants de la cause de la patrie, rime avec injonction basée sur la sagesse. Preuve que le dignitaire religieux a un réel ascendant sur ces concitoyens qui constituent aujourd’hui l’écrasante majorité des Maliens engagés résolument dans le M5-RFP ; un magistère important pour la suite des évènements.
Cela a plongé l’ennemi sans foi ni loi dans un désarroi énorme, lui qui avait créé les conditions d’un affrontement sanglant entre le peuple insurgé et les forces de sécurité afin de pouvoir justifier une prétendue opération de djihadistes déferlant sur Bamako, astuce commode pour mobiliser la communauté internationale au chevet du régime moribond coupable de mille maux dont, entre autres, le bradage du territoire national, les surfacturations éhontées , les détournements de deniers publics, les vols, les pillages jamais circonscrits et dont les auteurs continueront de jouir de leurs forfaits tant que le régime prédateur restera aux commandes.
Cheikh Mahmoud Dicko n’est pas né de la dernière. Il réfléchit sainement comme le lui impose l’islam et, beaucoup ignorent cela, un quelque chose l’avertit toujours lorsqu’un coup tordu est mis en oeuvre. Il est ainsi la sentinelle vigilante pour tous. Plaise à Dieu qu’il en soit ainsi jusqu’à la victoire du peuple, qui est certaine.
Évidemment, sous le coup des émotions fortes du moment, même certains responsables du M5-RFP n’ont pas saisi le bienfondé de l’intervention de l’imam Mahmoud Dicko qui sauva pourtant, in extremis, le front patriotique tout en désorientant l’ennemi sûr du fonctionnement immanquable de son piège. Mais signe qui ne trompe pas, Dr. Oumar Mariko, qui ne fait pas d’ordinaire dans la dentelle, explique au peuple en révolution : « Que ceux qui se disent être découragés comprennent que la lutte du M-5 est une lutte de longue haleine et que Dicko se bat pour le Mali et non pour lui-même ». À cela, Dr. Choguel K. Maïga ajoute : « Dicko a agi en haute stratégie, il faut le savoir. Même la délégation de la C.E.D.E.A.O. est venue le féliciter pour sa vision et la pertinence de son leadership. Je puis vous dire que nous n’avons nullement reculé, même pas d’un pas. Au contraire, nous avons fait un pas en avant avec le sens de la responsabilité, avec le sens de l’histoire, avec le sens de la grandeur du Mali qui mérite respect dans le concert des nations. » Un journaliste peut rappeler le mot du roi Christophe sous la plume d’Aimé Césaire : « …Un pas, un autre pas, encore un autre pas, et tenir gagner chaque pas… »
Amadou N’Fa Diallo
LE COMBAT