Au Mali, dans plusieurs localités du pays, l’accès des salles de classes pour les enseignants et leurs élèves en cette période hivernale est extrêmement difficile à cause des inondations de la cour de l’école et surtout le mauvais état des classes, entrainant par la même occasion la perturbation des cours déjà troublés depuis plus de six (06) mois. En effet, cette réouverture des classes en cette période hivernale par les autorités maliennes pour sauver les écoles privées constitue encore un véritable danger principalement dans les localités.
Ainsi, dans plusieurs localités du pays, pendant la période hivernale, l’accès des salles est difficile auquel s’ajoute le mauvais état des salles de classes. Cette situation met en péril l’apprentissage de nos élèves qui n’ont pratiquement rien appris cette année. La plupart de nos écoles n’ont aucune condition requise pour l’apprentissage car, leurs murs sont délabrés, des tôles trouées et la stagnation des eaux dans la cour de l’école. Ce qui interpelle les autorités maliennes pour qu’ils sachent que le Mali ne se limite pas à Bamako.
C’est pourquoi, depuis le « temps colon », nos maîtres colonisateurs ont élaboré le chronogramme de l’année scolaire d’octobre à juin et les vacances de juillet à septembre. La période des vacances coïncide avec la période hivernale, où l’accès des écoles est extrêmement difficile, où les écoles sont inappropriées pour accueillir les élèves en cette période. En plus, la population malienne est à majorité agriculteurs qui ne vont jamais accepter de se déposséder de leur main -d’œuvre au profit de l’école.
À Bankass, à titre d’exemple, dès la première pluie, les élèves abandonnent les cours au profit des champs. Certains candidats de différents examens abandonnent des matières au cours des examens pour aller aux champs. Parlant des examens, ils sont organisés cette année pour non seulement faire plaire aux bailleurs des fonds mais aussi, pour sauver les écoles privées qui ont entièrement suivi les cours. Sinon, il est irrecevable d’évaluer les élèves du public au même titre que les privées. Sachant que ceux-ci ont été pénalisés par les grèves des enseignants.
En définitif, l’organisation des examens de fin d’année en cette situation n’a aucune raison d’être pour la majorité des élèves qui n’ont suivi que deux (02) mois de cours avant de rentrer chez eux pour y rester. La reprise des cours dans deux 02) mois avant les examens n’est qu’une façade pour tromper la population malienne car les jours chômés imputables à la pluie sont plus élevés que ceux des jours étudiés.
Abdoul Karim SANOGO
NOUVEL HORIZON