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Le Mali, manifestement, se trouve dans une sorte d’impasse. Quinze jours après la démission du gouvernement et la reconduction de Dr Boubou Cissé, le président de la République, isolé et décrié, plus enclin à se fier aux prédilections des charlatans et autres vendeurs d’illusions, ne semble pas mesurer l’extrême gravité de la situation.

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Le Mali, manifestement, se trouve dans une sorte d’impasse. Quinze jours après la démission du gouvernement et la reconduction de    Dr Boubou Cissé, le président de la République, isolé et décrié, plus enclin à se fier aux prédilections des charlatans et autres vendeurs d’illusions, ne semble pas mesurer l’extrême gravité de la situation.

Après la grande mobilisation du 19 juin 2020 du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), les soutiens du président de la République remettent en scelle leur projet abandonné il y a quelques semaines pour raison de Covid 19. En effet, la Convergence des Forces républicaines (CFR) prévoit deux activités : une Assemblée générale ce jeudi au Palais des Sports et un grand meeting populaire le samedi à la Place de l’Indépendance.

Pour ce meeting, les leaders de la CFP ambitionnent de mobiliser 2 à 3 millions de Maliens, soit plus d’électeurs ayant voté pour le président IBK lors du second tour de la présidentielle d’août 2018 ! Ils entendent ainsi prouver à la communauté internationale que le président de la République a du répondant  au sein de l’opinion pour défendre et soutenir les institutions de la République.

Les actions entreprises par la CFR ne font pas l’unanimité au sein des partis politiques et mouvements de la majorité présidentielle. Si ses responsables évitent de se prononcer sur les propositions faites par la Cedeao soutenues par l’Union européenne, l’Union Africaine et la France, les meneurs de la CFR ne portent pas de gang pour les rejeter de façon vigoureuse.

L’organisation sous-régionale, faut-il le rappeler, invite le gouvernement de la République à reconsidérer les résultats de toutes les circonscriptions ayant fait l’objet de révision par l’arrêt de la Cour constitutionnelle en tenant de nouvelles élections partielles dans les meilleurs délais.

La Cedeao préconise aussi la mise en place d’un Gouvernement consensuel d’union nationale tenant compte des recommandations du Dialogue national inclusif ; l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Elle encourage, en outre, la poursuite de la mise en œuvre des conclusions du DNI, la mise en œuvre des réformes prévues concernant la constitution et le code électoral ; la relecture des textes régissant la Cour constitutionnelle.

Un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de ces décisions et recommandations sera mis en place avec la participation de la Commission de la Cedeao.

Pour en ajouter, le Conseil national de la Société civile du Mali propose aussi la dissolution de l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle. Ce qui va radicaliser davantage la CFR, qui ressemble plus à un bataillon d’opportunistes plutôt préoccupés par la perte de leurs avantages en cas de départ d’IBK du pouvoir, qu’à une véritable Plateforme de soutiens aux institutions. Ses principaux animateurs ont usé le fond de leurs pantalons et de leurs pagnes sur le banc de défense d’autres régimes.

Cible principale de la colère populaire, le président IBK continue à recevoir en audience de supposés soutiens mais préfère passer à d’autres moyens pour démarcher le M5-RFP et l’Imam Mahmoud Dicko. Si le Guinéen Alpha Condé a eu des échanges téléphoniques avec le dignitaire religieux après la grande mobilisation du 19 juin, la Minusma et la Délégation de l’Union européenne au Mali se sont rendus chez lui le mardi 23 juin. Le M5-RFP reste inflexible et exige toujours la démission du président IBK et son régime. Le Mouvement rejette la dissolution de l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle mais aussi la formation d’un Gouvernement d’union nationale.

Le pays est dans une impasse totale. Quinze jours après la démission du gouvernement et la reconduction du Premier ministre Dr Boubou Cissé, le président de la République isolé et décrié, plus enclin à se fier aux prédilections des charlatans et autres vendeurs d’illusions, ne semble pas mesurer l’extrême gravité de la situation.

Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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