Malgré les orientations du Chef de l’Etat qui n’ont rien à voir à une quelconque manœuvre interne, Bocary Tréta mettra en œuvre son stratagème au sein du RPM. Il s’agit d’un plan consistant à désigner le candidat du parti parmi six candidats dont Abdramane Niang, Abdoulaye Koly Coulibaly, Baber Gano, Mamadou Diarassouba, Issaka Sidibé et Moussa Timbiné. Mais les contours et les critères de désignation du candidat au perchoir étant flous, Issaka Sidibé, Abdramane Niang, Moussa Timbiné et Abdoulaye Koly Coulibaly se retirent du mode de désignation instigué par Tréta. Au Finish, Baber aura six voix face à Diarassouba qui engrangera 37 voix. Vous lisez une confidence de Moussa Bah sur les tractations ayant abouti à l’élection de Moussa Timbiné à la présidence de l’Assemblée nationale.
Cette intrigue du trio Tréta, Diarassouba et Baber pour barrer la route à Moussa Timbiné ne tenait pas compte du fait que le RPM n’ait que 51 députés sur un total de 147. Et donc, il faut 75 députés pour occuper le perchoir. Timbiné sentant le coup qui se préparait contre lui, avait déjà balisé sa route vers le perchoir avec les 25 députés de l’ADEMA, 32 députés du RPM, 19 députés regroupés autour du MPM (10 députés) de Hadi Niangadou et 20 députés regroupés autour de l’ADP-MALIBA d’Aliou Boubacar Diallo. Ce qui lui faisait un total de 96 députés acquis. C’est donc sur la base de ce soutien que la séance inaugurale de l’Assemblée nationale s’ouvrit le lundi 11 mai 2020, avec comme principal point inscrit à l’ordre du jour: élection du président de l’Assemblée nationale.
A l’ouverture de la séance, Moussa Timbiné, Mamadou Diarassouba et Moussa Mara firent acte de candidature. Aussitôt Assarid Ag Imbarkawane (député ADEMA) a demandé une suspension de la séance au nom des députés de la majorité présidentielle et Baber Gano en fait de même au nom des députés RPM.
Assarid réussît à mettre dans une même salle une centaine de députés acquis pour la cause de Moussa Timbiné et Baber se retrouve avec seulement 25 députés. La défaite se profilant à l’horizon, Diarassouba prit la parole pour retirer sa candidature et appeler ses soutiens à voter pour Timbiné.
A l’issue du vote, Timbiné est élu avec 134 voix sur 147, Moussa Mara ayant obtenu 8 voix.
L’Urd n’ayant que 19 députés, opte pour Moussa Timbiné et laisse périr l’ambition de Moussa Mara avec ses trois députés.
L’élection du bureau de l’assemblée obéit aux mêmes principes démocratiques que l’élection du président de l’assemblée nationale. On comprend aisément que le groupement de partis qui a convenu sur l’élection du Président en fasse de même avec la mise en place du bureau de l’Assemblée. Logique.
De toutes les façons, avec plus de 100 députés, personne ne pouvant se mettre sur leur chemin. Dans la même veine, le groupement offre la 3ème vice-présidence de l’Assemblée nationale à Diarassouba qui l’accepta et la présidence de la commission des lois à Baber qui déclina l’offre. Ce dernier n’a pas été compris qu’étant à la tête de la commission des lois pour les réformes à venir, il s’érige en député incontournable face au gouvernement. Hélas ! Voilà comment Baber s’est retrouvé sans poste et donc sans bureau. Il viendrait même plus à l’Assemblée.
L’immixtion de Boubou Cissé
D’après nos informations, le Premier ministre Boubou Cissé n’est pas resté sans intérêt sur les querelles de positionnement à l’Assemblée. Ceci s’explique par le fait que le Premier ministre Boubou Cissé nourrit des ambitions présidentielles. Pour y arriver, il a soutenu ses pions. Pour Boubou, Dirassouba à la tête de l’Assemblée nationale, secondé d’un Baber Gano non moins secrétaire générale du RPM, mais surtout élu de Djenné sur la même liste que son oncle de Boubou, Abdel Kadri Cissé de l’URD, il y a là un espoir.
Moussa Bah
Source: La Seconde