Dans de nombreuses écoles publiques et privées, les cours ont repris pour les classes d’examen. Le procès-verbal de conciliation signé entre le gouvernement et les syndicats a porté fruit
Les élèves des classes d’examen ont repris le chemin de l’école, depuis le 2 juin dernier. Mais, on était en droit de se poser des questions légitimes sur cette reprise qui intervenait dans un contexte de pandémie de coronavirus mais aussi de grève des syndicats d’enseignants.
Aujourd’hui, de la signature du procès-verbal de conciliation entre le gouvernements et les syndicats d’enseignants, le 17 juin dernier, transparaît une volonté de mettre fin à la crise scolaire par l’application de l’article 39 de la Loi n° 007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Est-ce que le gouvernement a apporté les garanties nécessaires pour que l’école reparte sur des bases saines ? Est-ce que les syndicats d’enseignants sont prêts à enterrer la hache de guerre ? Ces questions légitimes taraudent les esprits de ceux qui ne demandent qu’un retour à la normale.
Théoriquement, les positions sont conciliées et les cours ont repris dans de nombreux établissements publics et privés (écoles fondamentales et lycées) pour les classes d’examens, c’est-à-dire les 9è et 12è années, les 3è années du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et du Brevet de technicien (BT1), mais aussi les 4è années BT2. Il suffit d’y faire un tour pour s’en convaincre.
Notre équipe de reportage s’est rendue dans quelques établissements pour apprécier les conditions de reprise, mais aussi échanger avec quelques acteurs de l’éducation.
Le coordinateur-directeur du Groupe scolaire de Boulkassoumbougou, Mandiou Berthé, confirme que les cours ont effectivement repris et que son établissement fonctionne aussi en mode coronavirus avec 25 élèves par classe pour respecter la distanciation sociale. Il explique également que l’emploi du temps a été réaménagé pour l’adapter au contexte de la Covid-19.
à titre d’exemple, il a ajouté que pour le diplôme d’études fondamentales (DEF), les mathématiques, la physique-chimie, le français, la biologie, l’éducation civique et la morale sont les matières enseignées. Les autres sont suspendues. Les enseignants sont contraints au respect des gestes barrières, notamment le port du masque, soulignera-t-il.
Quant au directeur du Groupe scolaire de Doumanzana, Souleymane Coulibaly, il a expliqué que les choses semblent s’améliorer puisque certains pédagogues affiliés aux syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (synergie) ont donné les notes de classes du premier trimestre. Ils ne font plus de la rétention à ce niveau. Mais d’autres n’ont pas encore fini de corriger les copies.
Il a ajouté que lui-même était en train de préparer les bulletins des élèves à acheminer au niveau du conseiller à l’orientation du Centre d’animation pédagogique (Cap), au plus tard, aujourd’hui. Souleymane Coulibaly a confirmé le respect des mesures barrières dans son établissement. Il a déploré le vol des portes et fenêtres de l’établissement scolaire pendant une nuit et l’insécurité dans les environs de l’école.
David Daou est le coordinateur-directeur du Groupe scolaire de Djélibougou. Il s’est félicité d’en finir avec la rétention des notes de classes par les enseignants et a confirmé que celles-ci ont été déjà mises à la disposition du Cap.
Au lycée « Fily Dabo Sissoko » de Djélibougou, des enseignants ont rendu leurs copies du 1er trimestre au proviseur, Souleymane Bengaly.
Ils semblent être dans de bonnes dispositions pour dispenser les cours. Au niveau des lycées Bouillagui Fadiga et Ba Aminata Diallo (LBAD), on pouvait aisément constater l’effectivité de la reprise des cours.
Pour sa part, la proviseure du LBAD, Mme Koné Alima Koné, a souligné la particularité vécue par son établissement, dont les enseignants grévistes n’ont, ni surveillé les compositions, ni corrigé les copies. Il ne pouvait donc y avoir de rétention de notes du 1er trimestre. Et de rappeller que son établissement d’enseignement secondaire, avait fait recours aux volontaires recrutés par l’état pour corriger les copies des 12è années.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR