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Antonio Guterres lors du Sommet du G5 Sahel à Nouakchott : « Le Sahel a déjà trop souffert »

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Antonio-Guterres

Le Sommet du G5 Sahel tenu à Nouakchott le mardi 30 juin 2020 a donné l’opportunité au secrétaire général des Nations Unies de revenir sur les crises qui pèsent sur le Sahel. Il formule alors des recommandations.

« Le Sahel a déjà trop souffert ». C’est en ces termes que le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres s’est apitoyé sur le sort des populations sahéliennes. C’était à l’occasion du sommet de Nouakchott, le 30 juin 2020.

Les maux des pays du Sahel

Selon M. Guterres, les souffrances du sahel ont pour nom la pandémie de la covid-19, le changement climatique, la précarité économique, les déficits de gouvernance, l’absence de l’autorité de l’État dans les régions les plus reculées, l’impunité et la dégradation continue de la situation sécuritaire. À ces crises s’ajoutent l’accès « limité aux services sociaux de base et l’absence de perspectives socio-économiques pour la majorité de la population, notamment les jeunes et les femmes ». Ce qui entraîne une aggravation de la situation humanitaire dans la région, explique-t-il. Selon lui, ces facteurs exacerbent les tensions et alimentent les discours de haine des groupes terroristes.

Parlant de la sécurité fragile dans la région, M. Guterres regrette l’augmentation des attaques contre les civils voire de la violence intercommunautaire ainsi que l’apparition de « clivages ethniques ». Ce qu’il déplore dans cette situation, c’est surtout « l’implication de certains membres des forces de sécurité nationale ».

La MINUSMA accompagne

Pour mettre fin à ces violations des droits de l’homme, notamment au centre du Mali, le chef des Nations Unies rassure l’accompagnement de la MINUSMA, la mission de stabilisation de l’ONU au Mali. Un accompagnement qui se concrétise, à l’en croire, par la poursuite de son plan d’adaptation et le transfert des ressources afin de « protéger les civils au centre du pays ». Il s’est d’ailleurs félicité des résultats obtenus à travers ces initiatives.

En plus de tous ceux-ci, selon le secrétaire général des Nations Unies, la MINUSMA soutient la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issus du processus d’Alger, cela malgré les « retards et défis » observés ou à relever. Toutefois, il reconnait que « certains progrès récents méritent d’être soulignés, notamment le redéploiement d’unités reconstituées dans le nord du Mali – une première depuis 2014 ».

M. Guterres a saisi cette occasion pour faire état du besoin d’équipement et de soutien continu de la MINUSMA. S’il félicite la montée en puissance de la Force conjointe du G5 Sahel qui prouve l’engagement des pays de la région, le respect « du droit international humanitaire et des droits de l’homme dans la conduite des opérations militaires » lui semble « absolument essentiel ». « Nous devons gagner la bataille de l’exemplarité et donner tous les gages d’appui aux populations qui subissent les attaques des terroristes et groupes radicaux », a-t-il sollicité.

Guterres recommande

Pour gagner contre le terrorisme, M. Guterres juge primordial « la solidarité et la mobilisation internationale ». À ce titre, il se réjouit « du lancement de la Coalition pour le Sahel et du Partenariat pour la sécurité et la stabilité – deux initiatives qui peuvent changer la donne et créer un cadre qui facilite la collaboration entre tous les acteurs régionaux et internationaux ». Outre cela, il apprécie également les mécanismes de coordination accrus avec le G5 Sahel sur l’initiative de cette Coalition. Toutefois, il dit vouloir continuer à plaider « pour que les forces africaines d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme aient un mandat robuste sous chapitre VII de la Charte des Nations Unies et un financement pérenne et prévisible, garanti par les contributions statutaires ».

Sans se lasser, M. Guterres réitère son appel pour un cessez-le-feu mondial ainsi que pour une réponse humanitaire globale aux crises sécuritaires. Dans la même dynamique, il renouvelle son appel à la communauté internationale à « prendre des mesures pour alléger le fardeau de la dette des pays du G5 Sahel ». Car cela pourrait alléger « les effets dévastateurs de la pandémie du COVID-19 et renforcer leur capacité à faire face aux multiples défis auxquels ils sont confrontés », précise-t-il.

Reconnaissances rendues

Ce sommet a donné l’occasion au secrétaire général des Nations unies de rendre ses reconnaissances à tous ses partenaires qui évoluent dans ces régions du sahel. L’initiative de la CEDEAO visant à travailler en étroite coopération avec le G5 Sahel dans le cadre de la mise en place d’une stratégie de lutte contre le terrorisme incluant les États côtiers, ainsi que la décision de l’Union africaine de déployer 3000 soldats dans la région ont été largement appréciées par le chef de l’ONU. « La mobilisation de la communauté internationale doit être globale et s’inscrire sur le long terme. Nous devons soutenir les États de la région dans leurs efforts sécuritaires, de développement et de respect des droits humains », a-t-il fait comprendre.

F. Togola

Source : LE PAYS

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