De 2018 à 2019, le nombre de déplacés internes au Mali, estimé à 80 000 personnes, a connu une augmentation de 73%, passant de la 7è à la 6è position en une année, dans le classement des crises les plus négligées au monde. C’est du moins la révélation faite par Hassan Ahmadou, Directeur Pays du Conseil norvégien pour les réfugiés.
En effet, cela fait déjà deux hivernages que les déplacés des divers sites à Bamako et d’ailleurs cohabitent avec les ordures avec tous les risques que cela entraine.
Une triste situation qui interpelle à plus d’un titre. Ainsi, les experts du Conseil norvégien pour les réfugiés classent la situation des déplacés maliens au rang de la 6è crise la plus négligées au monde.
La crise multidimensionnelle que vit le Mali a des répercussions sur tous les secteurs de développement du pays. De façon particulière, elle touche les communautés rurales des zones du Centre et du Nord avec son cortège d’atteintes aux droits de l’homme.
Selon les experts du Conseil norvégien pour les réfugiés, de 2018 à 2019, la situation de déplacés internes au Mali s’est dégradée de plus en plus. Ils expliquent cela par le faible engagement politique dans la gestion de la crise, l’insuffisance accrue des financements humanitaires dans le pays, etc. Comme le témoignent certains déplacés peuls et dogons de la région de Mopti qui cohabitent à Bamako.
«En cette période, notre véritable problème c’est d’avoir des bâches pour couvrir nos habitations afin de se protéger de la pluie. Si le Gouvernement ne peut pas nous trouver des maisons, nous souhaitons au moins avoir des bâches pour protéger nos habitations et le peu de nourriture que nous parvenons à quémander çà et là» plaide Hamadi Barry, un ressortissant de Mopti
Mamadou Guindo, ressortissant de Bankass, explique : «Avant, nous achetons le bidon d’eau à 25 FCFA, maintenant il est vendu à 50 FCFA. A cela, il faut ajouter le problème de nourriture. Actuellement, avec les eaux de pluies, nous sommes exposés aux moustiques la nuit, même souvent les moustiques sont là pendant la journée et les mouches».
Amadou Bah note : « Nous sommes là parce que, ce site abrite les ordures et personne ne semble avoir besoin. Les malades qui sont là n’ont aucun moyen de se faire soigner. Ils restent couchés dans les cases et arrive ce qui doit arriver. Personne ne souhaite habiter un site d’ordures ».
Il convient de noter qu’une réponse urgente est indispensable pour ces 80 000 déplacés « négligés » surtout en cette période d’hivernage, car la plupart d’entre eux vivent dans des conditions précaires et sont exposés à tous les risques sanitaires, sécuritaires.
Andiè Adama DARA