Quand les hostilités ont commencé, le vendredi 10 juillet à Bamako, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a élu domicile au siège de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Lorsqu’on fouille dans les archives des missions onusiennes en Afrique, le bilan est catastrophique voire humiliant. Ces missions onusiennes n’ont jamais eu bonne presse sur le continent, car leurs missions sont déchirantes en direction des peuples d’Afrique et de leur chef d’État. Venons-en à certaines missions.
Au Liberia. Tout a commencé, en 1989, Charles Taylor était ministre de l’Économie, des Finances et du Commerce dans le gouvernement de Samuel Do, président du Liberia. Il propose à Samuel Doe d’accorder l’exploitation des diamants de Nimba aux Américains. Le président libérien dit niet et déclare que l’exploitation des diamants de Nimba doit revenir aux Libériens. Ce fut le début d’une guerre froide entre les deux (02) amis. Charles Taylor fuit le Liberia pour se rendre aux États-Unis.
À partir des USA, il ouvre les hostilités contre Samuel Do et prépare une rébellion. De retour au Liberia, il attaque Samuel Doe en s’appuyant sur l’Ecomog (force interafricaine installée au Liberia). Charles Taylor passe par l’Ecomog pour avoir des négociations avec Samuel Doe. Il accepte les négociations.
Des négociations bien suivies et préparées par l’Ecomog contre Doe et sa délégation. Sa mort fut atroce dans l’enceinte de l’Ecomog. Quelques années de gestion de Charles Taylor à la présidence ont suffit à ses maîtres pour le défaire de ses fonctions et le remettre à la Cour pénale internationale (CPI).
Autre mission bien planifiée
En Gambie, les forces armées nigérianes et sénégalaises ont envahi la Gambie afin de démettre le président Yaya Jameh de ses fonctions. La suite est connue. Yaya Jameh se la coule douce en Guinée Équatoriale avant qu’il ne soit remis à la CPI.
Au Mali, la fuite du président Ibrahim Boubacar Keïta au siège de la Minusma n’augure rien de bon pour le peuple malien. Lorsque l’ambassadeur des États-Unis au Sahel déclare qu’une prise de pouvoir par la rue est hors de question, il faut que les Maliens se réveillent. Cette déclaration de l’ambassadeur est une mise en garde. Soit, la Minusma impose le président déchu au peuple vaillant du Mali, soit la Minusma peut le faire fuir en direction du Sénégal, pays qui héberge les chefs d’État déchus.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union Africaine (UA), l’Union européenne (UE), etc., sont des sponsors de l’ONU. Mais de là à imposer un président déchu à son peuple, cela serait une insulte quelque soit les raisons avancées par les amis d’IBK.
Le Mali est un grand pays dont ses ramifications se trouvent au Burkina Faso, en Gambie, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Mauritanie, au Niger, Ghana, Bénin, Togo, Sierra-Leone, Liberia.
Arrêtez de mettre le feu à la case Mali, sinon, c’est toute la sous-région ouest africaine qui brûlera.
Safounè KOUMBA
Source : l’Inter de Bamako