Avec plus de 250 000 cas de Covid-19 recensés et 28400 morts, l’Espagne est après le Royaume Uni le pays d’Europe où le virus est le plus présent. Pour freiner cette contagion, notamment venue de la rive Nord de la Méditerranée, le Maroc a imposé dès le mois de mars des mesures drastiques. Les frontières terrestres ont été bloquées, y compris pour les ressortissants marocains et les résidents étrangers. Mais à partir de de ce 14 juillet, les choses changent.
avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
A partir de ce 14 juillet, ne pourront entrer au pays que les ressortissants marocains et les résidents étrangers. Ensuite, ils ne pourront pas le faire depuis le pays voisin, l’Espagne. Mais seulement depuis deux ports, le port de Sète en France, et le port de Gênes, en Italie. Ce sera aussi possible par voie aérienne, mais là encore, pas depuis l’Espagne et seulement dans le cadre de vols spéciaux affrétés par des lignes nationales comme Royal Air. Dans les deux cas, les personnes devront se soumettre à un test de détection du virus. Rappelons que le Maroc compte 14771 personnes affectées par le virus et 242 décès.
Pas de traversée de l’Espagne en voiture cet été
Cette entrée estivale au Maroc chaque année, en Espagne on l’appelle la Operación del estrecho, l’Opération détroit de Gibraltar. Ce sont en majorité des Marocains ou des gens d’origine marocaine résidents en Europe qui traversent pendant l’été et cette vgue migratoire est très importante : environ 2,9 millions de personnes en 2019 ont traversé l’Espagne pour prendre des ferries à Tarifa, Algésiras ou autre, pour rejoindre le royaume chérifien pour le temps des vacances.
Cette année, cette migration estivale n’aura donc pas lieu, et cela provoque d’énormes frustrations. A moins que les autorités marocaines changent d’avis dans les prochaines semaines.
Les saisonniers également affectés
Et il faut faire une mention à part des saisonnières marocaines qui depuis l’hiver travaillent dans le Sud de l’Espagne, autour de Huelva, pour la récolte des fraises. Ce sont pour l’immense majorité des femmes, environ 7000. Elles arrivent en début d’année, leur contrats se terminent en juin ou juillet, lorsqu’elles rentrent habituellement au pays, pour revenir en Espagne l’année suivante.
Ces saisonnières ne peuvent pas pour l’instant revenir au Maroc et leur sort est incertain. Les autorités marocaines se montrent inflexibles, d’autant disent-elles que plusieurs de ces saisonnières sont porteuses du virus Covid-19.
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RFI