Ces actes de pillages sont-ils comparables à la barbarie des forces de sécurité, lesquelles n’ont pas hésité en un seul instant à tirer à balles réelles sur les manifestants à mains nues ? Pendant plusieurs heures, le vendredi après-midi et le samedi, des jeunes déterminés et les forces de sécurité ont offert de véritables scènes de guérillas urbaines.
Après Sikasso, la Force spéciale anti-terroriste (Forsat) récidive sous prétexte d’assurer le maintien d’ordre. L’article 2 de l’Arrêté n°2016-0592/MSPC-SG du 22 mars 2016 portant création et composition d’une force spéciale anti-terroriste de sécurité est sans ambiguïté : « la Forsat est chargée de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. Aucune autre mission de sécurité ne doit lui être assignée».
Alors, qui a donné l’ordre de tirer ? C’est la question que l’on se pose. Depuis le 11 juin dernier, date de la démission du gouvernement, le Mali n’a pas ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Le secrétaire général du ministère ? D’autres décideurs tapis dans l’ombre ? Dieu seul connaît le sexe des anges. Une chose est certaine cependant : les trop courageux commanditaires de ces tirs à balles réelles sur les manifestants à main nue soient soit des amnésiques, soit des ignorants de l’histoire de leur pays. Devant laquelle ils répondront. Tôt ou tard.
La stratégie du régime de laisser-faire visant à discréditer les responsables du M5-RFP à travers les actes de vandalisme a lamentable échoué. Ce qui justifie la seconde adresse nocturne en l’espace d’une semaine, à la nation du président de la République. Une énième sortie ratée qui permet aux plus avertis de redécouvrir le vrai visage de celui qui prône le respect de la Constitution. En procédant à la dissolution de la Cour Constitutionnelle en violation de la constitution et de toutes les lois de la République, le président IBK ne peut plus se couvrir sous le manteau de la légalité pour justifier ses agissements destructifs de la nation.
Le président IBK promet une justice pour ceux qu’il qualifie de casseurs. Pas de sanctions pour ceux qui ont assassiné les manifestants à main nue. Des victimes de l’injustice sociale, de la gabegie, tuées pour satisfaire la soif de pouvoir d’un système illégal et illégitime qui tire son arrogance et son insolence des vols.
Notre président IBK menace de sanctionner ceux qu’il qualifie de casseurs mais assurent l’impunité à ceux qui obstruent l’avenir des milliers d’enfants en prenant indûment des milliards dans les caisses de l’Etat. Le président ne promet pas de représailles aux assassins qui massacrent des milliers d’innocents au centre du pays.
Il est clair maintenant que le président IBK et ses chiens de garde sont prêts à tout pour en imposer aux Maliens. Quand on n’est pas assoiffé du pouvoir, on ne marche pas sur les cadavres de ses concitoyens pour s’y maintenir. La tyrannie ne devrait plus passer! Que les magistrats s’assument face à un pouvoir qui piétine la Constitution et les lois de la République !
Chiaka Doumbia/Le Challenger